mardi 23 février 2016

Parole

Assurance-chômage, temps de travail, dépense publique, fiscalité, fonction publique…

Nous revoilà empêtrés dans un débat sans fin depuis que, voici une trentaine d'années, se sont effondrés les fondamentaux de l'économie des Trente Glorieuses : dirigisme, étalon-or, plein emploi, domination des cours des matières.

Et, depuis, les discours dramatiques s'enchaînent sur cette urgence nationale : l'emploi. Depuis trente ans, le capitalisme financier ne cesse de progresser, brisant l'industrie, puis les services.

Que nous reste-t-il ? Le tourisme ? La recherche ? Le luxe ? Effectivement, ce sont des valeurs sûres. Tellement sûres que ce sont ces mêmes spéculateurs qui s'en emparent. Que faire ? Espérer que la classe politique ne confondra plus jamais « temps de parole » avec « tant de paroles ».

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Billet initialement publié ici.

mardi 16 février 2016

Fesses

On peut s'interroger sur le concept même de la lingette.

C'est qu'on en trouve pour tout, des lingettes. Se laver les mains, décrasser la cuisine, nettoyer la salle de bains, désinfecter la cuvette des toilettes, astiquer les casseroles, lustrer les meubles…

Comme si c'était difficile de prendre un morceau de tissu, de papier ou de ouate et d'y verser un peu du produit adéquat… C'est que des génies du marketing sont passés par là pour introduire dans les esprits hygiénistes l'idée selon laquelle hors la lingette, point de salut et prolifération bactérienne garantie.

Pire : ils ont réussi à faire croire qu'elles font gagner du temps. Évidemment, ils n'évoquent pas l'impact environnemental de ces concentrés de produits chimiques qui finissent à la poubelle ou dans les réseaux d'eaux usées.

Et en plus, comme disent les bébés, ça coûte la peau des fesses.

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Billet initialement publié ici.

samedi 13 février 2016

Aimable

La devise de la Saint-Valentin ? Quand on aime, on ne compte pas.

Intention louable et événement commercial majeur pour les sites de rencontres, les marchands de lingerie, les vendeurs de sextoys, les restaurateurs et autres fleuristes qui vont essayer de vous refourguer au prix fort leur camelote en vous garantissant qu'elle vous assurera les grâces de l'être aimé.

Insupportable ? Culturel. Cette vision consumériste de l'amour est ancrée dans nos mœurs depuis des générations et ce dès le plus jeune âge. On prive de dessert les marmots qui la ramènent et on couvre de cadeaux les enfants sages, sans jamais se demander si nous les aimons vraiment.

On omet de s'interroger sur notre part de responsabilité. On tente de s'acheter de l'affection en oubliant qu'avant de chercher à être aimé, il faut se demander si on est vraiment aimable.

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Billet initialement publié ici.

jeudi 11 février 2016

Verre

Les murs et plafonds de verre sont devenus des images courantes pour figurer nos fractures.

On en trouve au Front national. Il s'agit de ce palier invisible que le parti d'extrême droite n'arrive pas à franchir pour passer le second tour des élections et accéder au pouvoir… Un sujet au cœur de son petit séminaire du week-end dernier dans un country club de l'Essonne.

Mais c'est surtout pour les carrières bloquées des femmes dans les entreprises que la notion de plafond de verre trouve ses racines, aux États-Unis, au milieu des années quatre-vingt. On notera que le dernier rapport sur la parité dans les entreprises y fait encore écho.

Bref : nous vivons toujours dans un monde cloisonné. Et le comble, c'est que c'est parfaitement transparent. Chacun peut voir au travers de ces parois qui nous séparent, les travers de ces autres séparés, plus ou moins bien cotés, de l'autre côté.

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Billet initialement publié ici.