samedi 28 février 2015

La robe

L'humanité se divise en deux catégories.

Les hommes et les femmes ? Non. Le nord et le sud ? Pas davantage. Les partisans d'une intervention de troupes au sol dans la lutte contre les djihadistes et les défenseurs des frappes aériennes ? Pas plus. Les promoteurs d'une économie à deux chiffres et les militants de la décroissance ? Que nenni.

Depuis quelques jours, le vrai clivage est entre ceux qui voient une robe en noir et bleu et ceux qui la voient en blanc et or. Quelle robe ? Tout est parti d'un appel lancé par une internaute qui a posté la photo de l'objet de la polémique : « Les gars, aidez-moi s'il vous plaît ! Cette robe est-elle blanche et dorée ou bleue et noire ? Mes amis et moi ne sommes pas d'accord et c'est la panique ! » En quelques heures, plusieurs dizaines de millions de personnes ont consulté la page pour donner leur avis.

Qui a dit que les gens ne se mobilisaient plus pour les grandes causes ?

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Billet initialement publié ici.

vendredi 27 février 2015

Miam

Vous n'aurez probablement pas oublié la fameuse campagne de la chaîne de restauration rapide brésilienne Bob's qui, voici un an, avait lancé une idée novatrice : proposer aux clients un emballage de hamburger mangeable.

Coup de pub mondial assuré, les vidéos de ces gens avalant leur sandwich dans son papier confectionné à partir de farine de riz avaient fait le tour de la planète.

Et voilà que ça recommence ! Cette fois, c'est KFC qui propose aux clients de croquer leur tasse de café, faite avec du biscuit enveloppé d'un papier de sucre et d'une couche de chocolat blanc qui ne fond pas pour garder le café chaud et le biscuit croustillant.

Encore un petit effort et le fast food vous proposera des pailles en sucre et des plateaux en biscuits. Les poubelles disparaîtront et vous serez priés de lécher la table avant de sortir.

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Billet initialement publié ici.

mercredi 11 février 2015

L'enfer

On ne se lassera jamais de constater que dès qu'il s'agit de parler d'argent, c'est le registre religieux qui est invoqué.

Aux cieux des anges des affaires, celui qui fait bonne fortune est béni des dieux tandis que le misérable perdant est damné.

Du coup, on ne sera pas surpris du fait que tous ces avoirs que les nantis accumulent miraculeusement, ils les placent dans les paradis fiscaux. Ils comptent sur des archanges gardiens bien armés pour protéger leurs bons comptes de la convoitise de ces maudits manants qui sont prêts à vendre leur âme au diable pour se repaître des biens immérités.

Qu'en disent les textes sacrés ? Que « l'amour de l'argent est une racine de tous les maux ; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments ».

Du paradis fiscal aux tourments de l'enfer, il n'y aurait donc pas même l'espace d'un purgatoire.

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Billet initialement publié ici.