vendredi 27 septembre 2013

Évasion

Étrange découverte pour des douaniers suisses, lors d'un contrôle de routine à Kreuzlingen.

En vérifiant un taxi français, ils ont mis la main sur 35 grenouilles appartenant à des espèces protégées par la Convention de Washington.

Le chauffeur de taxi ne disposait d'aucune autorisation adéquate ni de déclaration de douane en Suisse pour les introduire.

Les animaux ont été saisis, puis remis pour authentification à l'Office fédéral vétérinaire helvétique, sans qu'on sache combien de temps ils seront conservés avant d'être remis en liberté dans leur milieu naturel, ni qui paiera la note de grillons pendant ce temps-là.

En attendant, une procédure pénale a été ouverte et le chauffeur risque une amende de plus de 2.000 francs suisses (1.600 €).

Bref : il semblerait qu'entre la France et la Suisse, la contrebande de batraciens soit beaucoup plus contrôlée que l'évasion fiscale.

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Billet initialement publié ici.

Idées reçues

C'est fou ce qu'on apprend en lisant la presse.

Tenez, par exemple, l'âge de la retraite, qui suscite tant de crispations, n'aurait aucune incidence sur l'espérance de vie (sauf si vous êtes contraint à travailler), selon une récente étude scientifique australienne.

Autre illustration : qui est l'auteur des premiers tweets ? C'est Jésus, assure le cardinal Gianfranco Ravasi. Pour lui, « Jésus a été la première personne au monde à tweeter », avec des formules brèves et pleines de sens.

Enfin, les amateurs du zoo de Beauval qui s'imaginent que la reproduction des pandas est difficile vont pouvoir ranger cette impression au rayon des idées reçues : le centre spécialisé de Chengdu, en Chine, vient d'enregistrer la naissance de quatorze bébés pandas entre juillet et septembre 2013.

Manquerait plus qu'on apprenne que des écologistes occupent des fonctions ministérielles.

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Billet initialement publié ici.

lundi 16 septembre 2013

Deux millénaires en deux décennies

Drôle d'anniversaire. Je fête en cette mi-septembre 2013 mes vingt ans d'Internet. Et c'était quoi le cadeau ? L'histoire d'un mec qui se fait justice contre un de ses agresseurs plebiscité par plus d'un million de crétins.

Franchement, je ne suis pas venu sur le Web pour ça et il va falloir que Facebook, Twitter, les sites d'info et les utilisateurs fassent un petit effort intellectuel pour comprendre qu'ils mettent en place les conditions de leur disparition.

Parce qu'on sait bien où ça même, cette tendance à offrir l'illusion que quelques clics, ça ne mange pas de pain. C'est une abominable connerie qui tue les médias aussi bien que les citoyens.

Le Net, ça n'est pas ça. C'est une aventure. Ici, désormais, ce sont les arènes avides de nos cervelles disponibles. On like, on +1 ou on RT pour décider qui doit vivre ou mourir.

Vous voyez ce que je veux dire ? Non ? Alors, voici un peu plus de 2.000 ans, pour distraire le peuple, on l'invitait à voir des hommes se battre. A la fin du combat, il pouvait même décider du sort de l'un de ses semblables en mettant le pouce en bas ou en l'air.

jeudi 5 septembre 2013

Irréfutables

Le concert des Nations a tourné à la cacophonie sur la question syrienne et les frappes punitives. Pour que chacun s’accorde, il faudrait un papier à musique bien réglé et une parfaite mécanique.

Le monde et nos vies seraient tellement plus simples si nous pouvions disposer de preuves irréfutables pour chaque chose.

Nous saurions d’emblée faire la différence entre une aventure sans lendemain et une relation durable. On s’éviterait la crise de foie en sentant avant de l’avoir avalé le chocolat de trop.

Nous serions en mesure de reconnaître les vrais amis, aussi certainement que nous saurions qui sont les gens à ne pas fréquenter. On aurait enfin des convictions sur qui compter au moment de déclencher les hostilités.

Mais ça n’est pas notre nature. Je pense donc je suis ? Non. Je doute donc je suis.

" Dubito, ergo cogito, ergo sum. "

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Billet initialement publié ici.