vendredi 12 avril 2013

L'arrière-boutique

Dis-moi ce que tu as, je te dirai qui tu es : il faut que nos élus mettent leurs dessous dessus et leurs sous sur la table. L'argent, la thune, le pognon, le flouze, le blé... Oui : le sujet qui fâche. On notera d'ailleurs que dans un glissement sémantique probablement destiné à épargner ceux qui n'en ont guère, on ne parle plus de fortune, mais de patrimoine.

Nouvelle tartufferie médiatique ou élan de transparence destiné à sauver la vertu d'une parole politique pervertie par les mensonges de Jérôme Cahuzac et des autres avant lui ?

La question divise la classe politique, dans la majorité comme dans l'opposition, sous l'œil goguenard des extrêmes qui s'imaginent déjà se repaître en 2017 des reliefs de ce déballage dévastateur.

Qu'importe : le mal est fait. L'argent des autres, surtout quand ils sont réputés tous pourris, fascine toujours les Français et une fois la marchandise déballée, le chaland se rince l'œil, quitte à en oublier que le fond de l'affaire – assainir la vie politique – est resté dans l'arrière-boutique.

3 commentaires:

  1. Merci de votre billet me fait réfléchir.

    Je me dis que la moralisation, suite a l'affaire Cahuzac, est une mesure pour les élus qui se fait déjà dans beaucoup de pays.Ces mesures sont souvent une réaction a une situation de crise en effet.

    En Angleterre, après le scandale des frais des députés, il y a eu également une réaction politique doublée d'un dégoût populaire.

    Le problème c est que cela se surajoute au reste et que la droite en fait tout un plat. J'entendais le député Herve Mariton ce matin qui demandait la démission du gouvernement. Le même qui disait plus tard qu'il comprenait la réaction de la Manif pour tous face a la décision du Sénat.

    Ce climat profite aux explosions des groupuscules d'extrême droite bien sur.

    Je pense que la route va être longue. Il y a beaucoup de fonds a droite, ils ont les médias. Ils se tiennent les coudes. Mais on le savait.

    Face a ceci, il faut garder la tête froide, aller de l'avant avec les projets proposés au gouvernement qui répond lui a l'ensemble des Français et doit se faire voir et entendre avec des plus concrets pour améliorer le quotidien de beaucoup.
    Bonne journée.

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    1. Vous avez parfaitement raison. J'espère juste qu'une majorité de nos concitoyens auront la sagesse de le comprendre aussi pour "calmer" ces minorités qui attendent leur heure.

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  2. C'est, de mon point de vue, quelque chose d'inquiétant que de constater que la classe politique s'est tellement affranchie de toute notion de morale, d'éthique et de déontologie qu'il faut substituer aux garanties institutionnelles une sorte de vindicte populaire dont on ne sait ce qu'elle peut produire au "Café du commerce". Si"l'arbre" Cahuzac a cessé de masquer la forêt, l'affichage spectaculaire des patrimoines ne changera rien à l'affairisme, au népotisme, aux conflits d'intérêts...
    L'exercice du pouvoir entraîne chez les politiques une telle capacité d'amnésie qu'ils en oublient qu'ils tiennent leur seule légitimité du peuple. Ou, s'ils s'en souviennent,c'est pour mieux le manager et le soumettre aux lois d'un marché devant lequel ils se prosternent. Et cette idéologie managériale n'est ni de droite, ni de gauche.
    En réalité, on se fiche de leurs mètres carrés dans le Lubéron ou à Ré. Ce qu'on veut, maintenant, c'est qu'ils nous disent comment ils continuent à se sentir légitimes quand on expulse des familles de leur logement, quand des milliers de gens perdent leur gagne-pain, quand des milliers d'enfants sont pauvres, quand la misère gangrène le lien social. Et qu'ils nous rendent des comptes de ce qu'ils font de la démocratie qui les a portés là où ils sont.
    Merci de vos billets: agiter les consciences est devenu une urgence.

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