vendredi 18 mai 2012

Opposition

Entre la droite et les internets, nous le savons bien ici, y'a comme on dit un lourd passif. Nous ne sommes rien qu'un ramassis de pirates, d'anarchistes ou de gauchistes, c'est entendu.

Sauf que les choses devraient changer. Car autant, quand on détient le pouvoir, on peut matraquer les internautes à grands renforts de mesures législatives plus ou moins ineptes et de campagnes d'intoxication de l'opinion publique, autant, une fois qu'on se retrouve dans l'opposition, la liberté d'expression numérique devient un atout précieux.

Evidemment, encore faut-il savoir s'en servir et ne pas oublier que tout droit s'accompagne de devoirs. C'est là où la droite n'a pas complètement saisi la leçon ni tiré les enseignements de sa défaite sur le Web et dans les urnes.

Tout d'abord, ça n'est pas une question de quantité : pour ce que j'en vois - des vertes et des pas mûres, je vous jure - les forces en présence sont assez équilibrées, organisées et motivées.

Ensuite, hormis quelques flagrantes et notables exceptions dont je ne vais pas dresser la liste car vous les connaissez aussi bien que moi, ça n'est pas une affaire d'intelligence ou de talent.

Non, c'est une question d'humour. La gauchosphère a réussi à faire rire bien au-delà de ses bases (je connais des gens de droite qui adorent @vinceakadiego, @humourdedroite ou ont adoré - paix à son âme - @solferishow) tandis que la droitosphère se contente d'avaler vite fait des morceaux de clowns tristes au petit déjeuner.

Comme je l'ai déjà fait savoir (et merci aux nombreux démocrates d'avoir relayé mon propos) : faut pas leur en vouloir. Cela dit, l'internaute est perfectible. Et vu le temps libre dont ils disposent désormais, les ténors de l'exécutif sortant, moyennant une formation adaptée, ne devraient pas tarder à nous faire rire. Faut juste qu'ils acceptent que passer dans l'opposition, en politique, c'est très enrichissant.

jeudi 10 mai 2012

Mon rêve familier

Je sais bien que beaucoup de sujets sont plus important que celui-ci, mais moi, ça fait partie des choses qui me précoccupent. D'accord : la pipolisation de la vie politique est une dérive affreuse, inventée pour faire illusion. Une sorte de nouvel opium du peuple dans un monde où la messe cathodique célèbre les nouveaux dieux de l'image.

Mais mon métier de journaliste, ça n'est pas d'exprimer des jugements de valeur. Je les laisse, ici ou dans mes livres, à l'auteur. Le journaliste se penche donc depuis le 6 mai sur ce phénomène appliqué à Valérie et François, comme il l'avait fait avant avec Ségolène et François, Cécilia et Nicolas, Carla et Nicolas. Avec la même distance et la même rigueur. J'ai commencé mercredi et continué aujourd'hui, avec une interview de mon cher Christophe Carron (@krstv pour les intimes) et une autre de ma chère Besma Lahouri.

Entre les deux, j'ai glissé un tout petit commentaire, que voici :

"Hors mariage, Valérie Trierweiler reste une femme libre de s'épanouir. Des noces risqueraient, en la plaçant à l'ombre d'un mari, de la priver de lumière. Et puis des épousailles en plein quinquennat, comme Nicolas et Carla, ça ne fait pas vraiment changement. Or ils l'ont promis tous les deux : le changement, c'est maintenant. Première compagne prendrait alors presque davantage de sens que première dame, qui n'en a aucun. Comme pour lui permettre d'être ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre."

Les plus lettrés d'entre vous - et je sais que vous êtes nombreux - auront reconnu la référence dans la chute. Oui, c'est du Verlaine. Ce fameux poème saturnien dont la mélodie résonne inconsciemment dans toutes les têtes.

Bref. Juste pour dire que moi, même si le traitement de la pipolitique, c'est aussi mon métier, ça ne me dérangerait pas que la nouvelle présipeauté alimente moins la chronique que la précédente. Tiens, d'ailleurs, je crois même que c'est mon rêve familier à moi.