mercredi 4 janvier 2012

Consensus

Ils ont encouragé d'un commun accord le démantèlement du charbon, du textile et de l'acier, juste parce que ces industries ne produisaient pas au moins 10% de dividendes. Maintenant ils pleurent devant la mondialisation.

Ils ont aboli dans un même élan la conscription et le droit aux enseignants de mettre des baffes aux sales gosses. Et ils ne comprennent plus pourquoi les sauvageons ont poussé de travers.

Ils se sont entendus pour aligner les échéances présidentielle et législative. Et les voilà qui commencent à sentir que l'hyperprésidence, ça motive peu les électeurs.

Ils sont d'accord pour jouer ensemble aux petites phrases pour décider de l'avenir de la nation, tout en sentant que ça ne va pas nous mener bien loin.

Et soudain, ils sont pris de regrets. Ils finiront peut être par se rendre compte que ce qui les étouffe aujourd'hui, ce sont leurs consensus d'hier.

5 commentaires:

  1. " [...] les sauvageons ont poussé de travers." (sic)
    Idiot, ce genre d'affirmation est sorti tous les matins par les adeptes du "c'était mieux avant". 1500 ans avant vous, Plaute (auteur latin) se plaignait déjà du "bon vieux temps" où les enseignants avaient droit aux châtiments corporels et où les parents étaient moins laxistes. Tiens c'est bizarre, des siècles après, vous ne faites que répéter la même rengaine...

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  2. Merci pour votre commentaire, batifon. J'invoque
    Platon : "Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes gens méprisent les lois, parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne, alors c'est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie."

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  3. Comme souvent, s'implante en moi une sorte de vertige à te lire.
    Je ne sais pas pourquoi. Pas seulement le martèlement rocailleux du pas régulier sur le chemin recherchant la certitude, mais plutôt le fait que ça "exprime" exactement, et simplement.

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  4. Christophe, je crois bien que tu es un écrivain (mais tu le sais mieux que tout le monde)

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  5. Merci Stéphane. C'est précisément à cause de ça que je n'écris plus de livres.

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