Chers concitoyennes, chers concitoyens, cette année qui se termine vous laisse un goût amer. C'est normal. 2010 est un mauvais cru
Vous travaillez davantage mais vous ne gagnez pas plus. Et vous devrez bosser plus longtemps. Mais bon. Vous avez un travail, c'est déjà ça
C'est pas le cas de tous le monde : entre ceux qui en cherchent et ceux qui en perdent, ça se bouscule au Pôle Emploi
Mieux vaut d'ailleurs passer par leur site web. Enfin, si vous avez encore un accès internet, parce que ça aussi, ça se perd
Mais, chers concitoyennes, chers concitoyens, je vais arrêter là la liste des difficultés qui plombent notre quotidien
Car cette année 2010 a été dure pour tout le monde, y compris chez ceux qui nous gouvernent. Ils ont morflé grave, ne l'oublions pas
Jean Sarkozy n'a pas décroché son job à l'Epad. Il a du se serrer la ceinture pour poursuivre ses études
Rachida Dati, une mère seule issue de l'immigration, a été virée et même privée de voiture
Et Rama Yade ? Virée aussi. Elle a éprouvé les plus grandes difficultés pour retrouver un emploi à cause de sa couleur de peau
Les grands patrons ont dû se sacrifier aussi. Regardez l'exemple d'Henri Proglio qui dû se résoudre à perdre un salaire
Je peux même vous dire que chez les Ockrent-Kouchner, pour le réveillon, cette année, ça sera Kronembourg et sardines à l'huile
Bref, vous le voyez bien : France d'en-bas ou France d'en-haut, c'est la crise à tous les étages, tous ensemble
Chers concitoyennes, chers concitoyens, c'est ce qui doit nous rendre l'espoir en 2011 : personne ne nous prend pour des citoyens cons
La version de cette #twitstory avec le son et l'image est ici dans sa version originale
Et aussi là chez Guy Birenbaum
mercredi 22 décembre 2010
lundi 20 décembre 2010
Haine
J'ai servi sous les armes, j'ai commis des méfaits. J'ai provoqué des drames, sans le moindre regret
J'ai brisé des rotules, j'ai cassé des gueules. Je me suis pris des coups, dont je garde les cicatrices
Comme autant de souvenirs de luttes salvatrices. Des bleus et des plaies, comme des lisières de forêts, qui cachent ma sauvagerie
Le sang qui coule, me rappelle à la mort. De mes artères qui se déroulent, les battements de mon corps
A la fin sans avoir lutté, nos lâchetés nous auront assassinés. La guerre pour la survie est la dernière patrie
Et quand je serai mort, elle vivra encore, dans l'âme et dans le sang, dans les veines de mes enfants
Avec cette haine, ces coups et ces larmes. Ces drames ces bleus et ces plaies, que leur réserve l'espèce humaine
Il n'y a pas d'autre façon. Le chemin est unique. L'amour ne se construit qu'à l'aune de la haine
J'ai brisé des rotules, j'ai cassé des gueules. Je me suis pris des coups, dont je garde les cicatrices
Comme autant de souvenirs de luttes salvatrices. Des bleus et des plaies, comme des lisières de forêts, qui cachent ma sauvagerie
Le sang qui coule, me rappelle à la mort. De mes artères qui se déroulent, les battements de mon corps
A la fin sans avoir lutté, nos lâchetés nous auront assassinés. La guerre pour la survie est la dernière patrie
Et quand je serai mort, elle vivra encore, dans l'âme et dans le sang, dans les veines de mes enfants
Avec cette haine, ces coups et ces larmes. Ces drames ces bleus et ces plaies, que leur réserve l'espèce humaine
Il n'y a pas d'autre façon. Le chemin est unique. L'amour ne se construit qu'à l'aune de la haine
jeudi 16 décembre 2010
Ecrans
Sur nos écrans, on peut voir le monde. Les hommes qui vivent, ceux qui meurent. Les despotes, leurs victimes. Et deviner les témoins
C'est inscrit dans des lignes de code sur des serveurs qui se parlent aux quatre coins de la planète. La vérité est gravée sur des disques
Ne peuvent y accéder que ceux qui ont les clés. Ils ont la capacité binaire, tout comme le refroidissement du système
Ils ont grandi à l'abri des écrans, dans cette sorte de crainte du contact des peaux tout comme dans le fantasme de la chair numérisée
Les corps sont si sales. Les paroles tellement indomptables, les conversations contraignantes et les regards insoutenables
Alors ils ont assumé leur détestation de l'humain et décidé de puiser la vie là où elle se transcrit en données
Elle sont frigides et distantes, abandonnées par des humains. Elles n'ont pas d'odeur, de saveur ni de genre. Elles se suffisent
Ces données trahissent une part de vérité. Celle de ceux qui ont pris le soin de les émettre. Elles contiennent aussi leurs codes
Elles prennent soin de dissimuler ces choses qui ne se comprennent qu'au contact des peaux, qui ne se lisent que dans les regards
La complicité, la haine, la confiance, la rancune, l'intérêt, la vengeance... ces sentiments nés de la chair et du sang
Ces émotions qui poussent parfois les hommes à prendre les armes. Avec, ils tirent des balles dont ne nous protègeront jamais les écrans
C'est inscrit dans des lignes de code sur des serveurs qui se parlent aux quatre coins de la planète. La vérité est gravée sur des disques
Ne peuvent y accéder que ceux qui ont les clés. Ils ont la capacité binaire, tout comme le refroidissement du système
Ils ont grandi à l'abri des écrans, dans cette sorte de crainte du contact des peaux tout comme dans le fantasme de la chair numérisée
Les corps sont si sales. Les paroles tellement indomptables, les conversations contraignantes et les regards insoutenables
Alors ils ont assumé leur détestation de l'humain et décidé de puiser la vie là où elle se transcrit en données
Elle sont frigides et distantes, abandonnées par des humains. Elles n'ont pas d'odeur, de saveur ni de genre. Elles se suffisent
Ces données trahissent une part de vérité. Celle de ceux qui ont pris le soin de les émettre. Elles contiennent aussi leurs codes
Elles prennent soin de dissimuler ces choses qui ne se comprennent qu'au contact des peaux, qui ne se lisent que dans les regards
La complicité, la haine, la confiance, la rancune, l'intérêt, la vengeance... ces sentiments nés de la chair et du sang
Ces émotions qui poussent parfois les hommes à prendre les armes. Avec, ils tirent des balles dont ne nous protègeront jamais les écrans
mardi 14 décembre 2010
Crépuscule
Il a fallu près de deux millénaires à l'humanité pour commencer à se poser des questions sur la vérité révélée ou l'immaculée conception
Vingt siècles pendant lesquels des Croisés auront pillé des temples, assiégé des forteresses, brûlé des idoles, pris possession
Deux mille années pendant lesquelles au nom d'un messie auront été brûlés des hommes et des livres, meurtris des corps et des idées
730.000 jours pour justifier des batailles, des guerres ou des querelles autour d'une seule et unique question : qui dit la vérité ?
17.520.000 heures passées à attendre des réponses sans les entendre. Eppur si muove. Oui, pendant ce temp-là, elle tourne
Multipliez ces heures, ces jours, ces années, ces siècles et ces millénaires par le nombre d'être humains qui les ont vécus
Exposez ce résultat aux facteurs simples de l'amour, de la haine, de l'instinct grégaire, de la foi et du doute
Ajoutez-y la somme d'imagination que peut déployer l'espèce humaine pour créer des armes et des arguments afin de détruire l'altérité
Vous voilà au bout de l'équation de l'humanité. Les Dieux se réveillent toujours au crépuscule, quand les idoles s'endorment
Vingt siècles pendant lesquels des Croisés auront pillé des temples, assiégé des forteresses, brûlé des idoles, pris possession
Deux mille années pendant lesquelles au nom d'un messie auront été brûlés des hommes et des livres, meurtris des corps et des idées
730.000 jours pour justifier des batailles, des guerres ou des querelles autour d'une seule et unique question : qui dit la vérité ?
17.520.000 heures passées à attendre des réponses sans les entendre. Eppur si muove. Oui, pendant ce temp-là, elle tourne
Multipliez ces heures, ces jours, ces années, ces siècles et ces millénaires par le nombre d'être humains qui les ont vécus
Exposez ce résultat aux facteurs simples de l'amour, de la haine, de l'instinct grégaire, de la foi et du doute
Ajoutez-y la somme d'imagination que peut déployer l'espèce humaine pour créer des armes et des arguments afin de détruire l'altérité
Vous voilà au bout de l'équation de l'humanité. Les Dieux se réveillent toujours au crépuscule, quand les idoles s'endorment
lundi 6 décembre 2010
Combat
2011 : les réseaux sociaux se démultiplieront jusqu'à se vider de leur sens. L'information en ligne sera partout payante #businessasusual
2012 : les datajournalistes obtiendront une convention collective reconnaissant leur supériorité sur les journalistes de terrain
2013 : il sera officiellement interdit de publier des images ou des informations recueillies ailleurs que sur des sites internet
2014 : Quelques datajournalistes convaincus qu'ils se font promener par les données accessibles se rebellent. Ils retournent sur le terrain
2015 : Les datajournalistes de terrain dissidents ont fait des émules. Plus personne dans les rédactions ne croit aux infos de données
2016 : les cyborgs pètent la gueule des datajournalistes, qui ont une pensée émue pour leurs confrères oldschool et pour les matraques
2012 : les datajournalistes obtiendront une convention collective reconnaissant leur supériorité sur les journalistes de terrain
2013 : il sera officiellement interdit de publier des images ou des informations recueillies ailleurs que sur des sites internet
2014 : Quelques datajournalistes convaincus qu'ils se font promener par les données accessibles se rebellent. Ils retournent sur le terrain
2015 : Les datajournalistes de terrain dissidents ont fait des émules. Plus personne dans les rédactions ne croit aux infos de données
2016 : les cyborgs pètent la gueule des datajournalistes, qui ont une pensée émue pour leurs confrères oldschool et pour les matraques
mercredi 1 décembre 2010
Sans dieu ni messie
Un jour, Twitter sera devenu un vieux sablier où nous égrenâmes des messages pour conter ces temps où nous étions encore en vie
Et pourtant comme le dit si bien Cid dans L'Age de Glace : "Je vais mourir, tu vas mourir, nous allons tous mourir" (j'adore cette scène)
Mais voilà. Cette sensation d'immédiateté de nos réseaux sociaux nous promène de part et d'autre des lignes de nos vies
Je tweete donc je suis en vie. Et quand je cesse de communiquer, je parle encore. Mes mots s'affichent toujours
Ces phrases sont stockés sur des serveurs qui veillent tandis que je suis plongé dans un profond sommeil
D'ailleurs, même après le dernier souffle, ils continueront, ces serveurs, à les afficher au reste du monde. C'est ce qui me rend immortel
Mais un jour quand même, Je vais mourir, tu vas mourir, nous allons tous mourir. Nos corps seront poussière. Nos mots s'afficheront encore
Ils n'auront plus d'autre sens, de justification, que ceux que nous auront su leur donner en les écrivant
Ceux qui nous survivront, enfants, amis ou étrangers, n'auront plus le loisir de nous demander une interprétation
Nous aurons laissé à nos peuples, gravée dans l'espace numérique, la bible de nos vies, sans dieu ni messie. Une religion sans disciples
Et pourtant comme le dit si bien Cid dans L'Age de Glace : "Je vais mourir, tu vas mourir, nous allons tous mourir" (j'adore cette scène)
Mais voilà. Cette sensation d'immédiateté de nos réseaux sociaux nous promène de part et d'autre des lignes de nos vies
Je tweete donc je suis en vie. Et quand je cesse de communiquer, je parle encore. Mes mots s'affichent toujours
Ces phrases sont stockés sur des serveurs qui veillent tandis que je suis plongé dans un profond sommeil
D'ailleurs, même après le dernier souffle, ils continueront, ces serveurs, à les afficher au reste du monde. C'est ce qui me rend immortel
Mais un jour quand même, Je vais mourir, tu vas mourir, nous allons tous mourir. Nos corps seront poussière. Nos mots s'afficheront encore
Ils n'auront plus d'autre sens, de justification, que ceux que nous auront su leur donner en les écrivant
Ceux qui nous survivront, enfants, amis ou étrangers, n'auront plus le loisir de nous demander une interprétation
Nous aurons laissé à nos peuples, gravée dans l'espace numérique, la bible de nos vies, sans dieu ni messie. Une religion sans disciples
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