mercredi 22 décembre 2010

Citoyens

Chers concitoyennes, chers concitoyens, cette année qui se termine vous laisse un goût amer. C'est normal. 2010 est un mauvais cru

Vous travaillez davantage mais vous ne gagnez pas plus. Et vous devrez bosser plus longtemps. Mais bon. Vous avez un travail, c'est déjà ça

C'est pas le cas de tous le monde : entre ceux qui en cherchent et ceux qui en perdent, ça se bouscule au Pôle Emploi

Mieux vaut d'ailleurs passer par leur site web. Enfin, si vous avez encore un accès internet, parce que ça aussi, ça se perd

Mais, chers concitoyennes, chers concitoyens, je vais arrêter là la liste des difficultés qui plombent notre quotidien

Car cette année 2010 a été dure pour tout le monde, y compris chez ceux qui nous gouvernent. Ils ont morflé grave, ne l'oublions pas

Jean Sarkozy n'a pas décroché son job à l'Epad. Il a du se serrer la ceinture pour poursuivre ses études

Rachida Dati, une mère seule issue de l'immigration, a été virée et même privée de voiture

Et Rama Yade ? Virée aussi. Elle a éprouvé les plus grandes difficultés pour retrouver un emploi à cause de sa couleur de peau

Les grands patrons ont dû se sacrifier aussi. Regardez l'exemple d'Henri Proglio qui dû se résoudre à perdre un salaire

Je peux même vous dire que chez les Ockrent-Kouchner, pour le réveillon, cette année, ça sera Kronembourg et sardines à l'huile

Bref, vous le voyez bien : France d'en-bas ou France d'en-haut, c'est la crise à tous les étages, tous ensemble

Chers concitoyennes, chers concitoyens, c'est ce qui doit nous rendre l'espoir en 2011 : personne ne nous prend pour des citoyens cons

La version de cette #twitstory avec le son et l'image est ici dans sa version originale

Et aussi chez Guy Birenbaum

lundi 20 décembre 2010

Haine

J'ai servi sous les armes, j'ai commis des méfaits. J'ai provoqué des drames, sans le moindre regret

J'ai brisé des rotules, j'ai cassé des gueules. Je me suis pris des coups, dont je garde les cicatrices

Comme autant de souvenirs de luttes salvatrices. Des bleus et des plaies, comme des lisières de forêts, qui cachent ma sauvagerie

Le sang qui coule, me rappelle à la mort. De mes artères qui se déroulent, les battements de mon corps

A la fin sans avoir lutté, nos lâchetés nous auront assassinés. La guerre pour la survie est la dernière patrie

Et quand je serai mort, elle vivra encore, dans l'âme et dans le sang, dans les veines de mes enfants

Avec cette haine, ces coups et ces larmes. Ces drames ces bleus et ces plaies, que leur réserve l'espèce humaine

Il n'y a pas d'autre façon. Le chemin est unique. L'amour ne se construit qu'à l'aune de la haine

jeudi 16 décembre 2010

Ecrans

Sur nos écrans, on peut voir le monde. Les hommes qui vivent, ceux qui meurent. Les despotes, leurs victimes. Et deviner les témoins

C'est inscrit dans des lignes de code sur des serveurs qui se parlent aux quatre coins de la planète. La vérité est gravée sur des disques

Ne peuvent y accéder que ceux qui ont les clés. Ils ont la capacité binaire, tout comme le refroidissement du système

Ils ont grandi à l'abri des écrans, dans cette sorte de crainte du contact des peaux tout comme dans le fantasme de la chair numérisée

Les corps sont si sales. Les paroles tellement indomptables, les conversations contraignantes et les regards insoutenables

Alors ils ont assumé leur détestation de l'humain et décidé de puiser la vie là où elle se transcrit en données

Elle sont frigides et distantes, abandonnées par des humains. Elles n'ont pas d'odeur, de saveur ni de genre. Elles se suffisent

Ces données trahissent une part de vérité. Celle de ceux qui ont pris le soin de les émettre. Elles contiennent aussi leurs codes

Elles prennent soin de dissimuler ces choses qui ne se comprennent qu'au contact des peaux, qui ne se lisent que dans les regards

La complicité, la haine, la confiance, la rancune, l'intérêt, la vengeance... ces sentiments nés de la chair et du sang

Ces émotions qui poussent parfois les hommes à prendre les armes. Avec, ils tirent des balles dont ne nous protègeront jamais les écrans

mardi 14 décembre 2010

Crépuscule

Il a fallu près de deux millénaires à l'humanité pour commencer à se poser des questions sur la vérité révélée ou l'immaculée conception

Vingt siècles pendant lesquels des Croisés auront pillé des temples, assiégé des forteresses, brûlé des idoles, pris possession

Deux mille années pendant lesquelles au nom d'un messie auront été brûlés des hommes et des livres, meurtris des corps et des idées

730.000 jours pour justifier des batailles, des guerres ou des querelles autour d'une seule et unique question : qui dit la vérité ?

17.520.000 heures passées à attendre des réponses sans les entendre. Eppur si muove. Oui, pendant ce temp-là, elle tourne

Multipliez ces heures, ces jours, ces années, ces siècles et ces millénaires par le nombre d'être humains qui les ont vécus

Exposez ce résultat aux facteurs simples de l'amour, de la haine, de l'instinct grégaire, de la foi et du doute

Ajoutez-y la somme d'imagination que peut déployer l'espèce humaine pour créer des armes et des arguments afin de détruire l'altérité

Vous voilà au bout de l'équation de l'humanité. Les Dieux se réveillent toujours au crépuscule, quand les idoles s'endorment

lundi 6 décembre 2010

Combat

2011 : les réseaux sociaux se démultiplieront jusqu'à se vider de leur sens. L'information en ligne sera partout payante #businessasusual

2012 : les datajournalistes obtiendront une convention collective reconnaissant leur supériorité sur les journalistes de terrain

2013 : il sera officiellement interdit de publier des images ou des informations recueillies ailleurs que sur des sites internet

2014 : Quelques datajournalistes convaincus qu'ils se font promener par les données accessibles se rebellent. Ils retournent sur le terrain

2015 : Les datajournalistes de terrain dissidents ont fait des émules. Plus personne dans les rédactions ne croit aux infos de données

2016 : les cyborgs pètent la gueule des datajournalistes, qui ont une pensée émue pour leurs confrères oldschool et pour les matraques

mercredi 1 décembre 2010

Sans dieu ni messie

Un jour, Twitter sera devenu un vieux sablier où nous égrenâmes des messages pour conter ces temps où nous étions encore en vie

Et pourtant comme le dit si bien Cid dans L'Age de Glace : "Je vais mourir, tu vas mourir, nous allons tous mourir" (j'adore cette scène)

Mais voilà. Cette sensation d'immédiateté de nos réseaux sociaux nous promène de part et d'autre des lignes de nos vies

Je tweete donc je suis en vie. Et quand je cesse de communiquer, je parle encore. Mes mots s'affichent toujours

Ces phrases sont stockés sur des serveurs qui veillent tandis que je suis plongé dans un profond sommeil

D'ailleurs, même après le dernier souffle, ils continueront, ces serveurs, à les afficher au reste du monde. C'est ce qui me rend immortel

Mais un jour quand même, Je vais mourir, tu vas mourir, nous allons tous mourir. Nos corps seront poussière. Nos mots s'afficheront encore

Ils n'auront plus d'autre sens, de justification, que ceux que nous auront su leur donner en les écrivant

Ceux qui nous survivront, enfants, amis ou étrangers, n'auront plus le loisir de nous demander une interprétation

Nous aurons laissé à nos peuples, gravée dans l'espace numérique, la bible de nos vies, sans dieu ni messie. Une religion sans disciples

vendredi 26 novembre 2010

Dictateurs

Terrible dictature élitiste sur Twitter. Eh ! Suivez davantage de followers ! Vous aurez un plus petit e-penis, mais une plus grande âme

Oui, j'ai écrit ce tweet qui m'a valu beaucoup de questions et je vais prendre le temps d'y apporter une réponse circonstanciée

D'abord parce que je ne supporte pas cette conception phallique : moins on suivrait les gens qui vous suivent et plus on serait puissant

Cette sorte de masturbation de sa propre TL risque fort de rendre tous ceux qui la pratiquent irrémédiablement sourds

Une certitude se forge en moi depuis un moment qui me pousse à croire que l'ère de la communication verticale est morte

Parler sans écouter, dire sans entendre, affirmer des certitudes qui n'ont jamais été soumises au doute est une faute inexcusable

Nos réseaux sociaux offrent aujourd'hui cette chance inestimable de pourvoir confronter universellement, librement, nos points de vues

Encore faut-il qu'ils puissent se croiser. En clair, cette Démocratie numérique ne fonctionnera que si et seulement si nous nous entendons

Mais je ne vais pas recommander de remplacer une dictature par une autre. Celle de l'e-penis est aussi violente que celle du follow-back

On me rétorquera qu'arrivé au delà d'un certain nombre de followings, c'est difficile de suivre tout ce qui se dit

Ma réponse : si vos capacités intellectuelles ne sont pas à la hauteur de la Démocratie numérique, restez des dictateurs

mercredi 24 novembre 2010

Chronophage

J'ai rejoint Twitter, sur le tard, il y a 684 jours. Et je suis seulement en train de comprendre le sens de la chose

J'ai pris le temps de lire beaucoup de conneries et de rares analyses pertinentes sur les réseaux sociaux. Je me rappelle tout

C'est drôle, cette sorte de fil conducteur : le walkman devait nous rendre tous sourds, les jeux vidéos idiots et la télé incultes

La terreur majeure des réseaux sociaux, le risque menaçant l'humanité qui s'y aventure serait la perte de temps et de repères

Les minutes passées à lire ce que pensent d'autres êtres humains, à s'informer auprès reste du monde du cours des choses serait gaspillage

Cela fait donc pourtant 684 jours que je me prête à cette inutilité avec la conviction de n'avoir jamais perdu ni mon temps, ni mon âme

Je veux bien qu'on me dise que la distance numérique peut induire en erreur, que les avatars sont des leurres

Pourquoi pas, les pseudonymes sont une forme moderne de lâcheté innommable, l'expression ultime d'une irresponsabilité absolue

Reste que j'ai rencontré ici, URL, en près de deux ans, davantage de monde que pendant les 44 années de ma vie IRL

De tweets en rendez-vous en passant par les DM, de véritables fulgurances m'ont été offertes sans rien demander. De belles amitiés, aussi

Evidemment nous ne sommes que des cobayes de première génération qui testons la réseausocialité appliquée à l'espèce humaine

On sait bien ce que ça donne chez les fourmis, tout aussi bien que chez les abeilles ou les bancs de poissons, mais l'humain, pas trop

Mais je ne crois pas qu'utiliser un outil pour aller au devant des autres soit comme on le dit assez communément "chronophage"

vendredi 19 novembre 2010

Ignorer

L'autre soir, un de mes enfants m'a demandé ce que signifiait "ignorer". Assez curieusement, la réponse n'a pas été spontanée

Ignorer, c'est ne pas savoir, mais le premier sentiment qui m'est venu à l'esprit avec ce verbe, c'est le mépris

Comme si je le voyais dans la cour de récré. Comme si je m'y revoyais à sa place, méprisé par la masse, parce que différent

Celui-ci de mes enfants est au moins aussi lunaire que je l'étais à son âge. Ces sortes de pierrots qui chamboulent et traversent la marelle

Comme s'ils ne voyaient même pas les copines et les copains sauter de case en case pour atteindre le paradis

Donc je me suis ramassé en lui expliquant qu'ignorer, c'était ne pas faire volontairement attention à quelqu'un

Puis j'ai essayé de rattraper le coup en ajoutant que tout d'abord, ignorer, c'est ne pas savoir

Et là, ça court-circuite les neurones et les synapses. On se rend soudain compte qu'on n'ignore que ce et ceux que l'on veut ignorer

On chasse de nos considérations des choses et des gens comme on refoule de mauvaises pensées, des sentiments désagréables

Je peux comprendre que l'ignorance puisse nous conduire à ignorer. Je n'accepte pas qu'on puisse rester dans l'ignorance

Je vais continuer de transmettre à mes enfants le goût de ne jamais rien ignorer. Ni personne

vendredi 12 novembre 2010

Héritage

Voilà, c'est un effet de l'âge : passé la quarantaine, quand on a brûlé la chandelle par les deux bouts, faut penser à écrire son testament

Donc je m'y colle : je vais dresser la liste exhaustive de ce dont nos enfants vont hériter. Je vous rassure, ça va pas être long

Regardez les enfants : voici les arrière-grands-parents. Coté paternel, là, une Gitane ramassée sur le bord de la route par un Gaulois égaré

Au même rang, on trouve de malheureux Polonais qui crevaient la faim au point de venir en France pour le plaisir de creuser la mine

Quelques centimètres plus loin, voici un vieux poilu qui, une fois rentré des tranchées, a fait une second mariage avec une Bosche

De leur union est née une fille qui, la guerre suivante, s'est amourachée d'un occupant. Il l'a engrossée. Elle fût rasée à la Libération

De ce mariage une autre fille a suivi. Elle a épousé un homme qui a perdu son âme en Algérie, dans une nouvelle guerre. Il en est mort après

Ce qui va vous revenir de vos ancêtres comprend des Juifs qui ont dû se cacher pour ne pas finir exterminés. Des anticléricaux aussi

Ajoutez-y des communistes qui ont sombré dans le fascisme. Mais surtout beaucoup de leurs enfants qui se sont révoltés contre eux

Sachez enfin que tous se sont battus pour survivre, résister à l'oppression, car nous n'avons aucun patrimoine, pas la moindre fortune

Evidemment, les enfants, un testament, quand on sent que ça va vous apporter plus d'emmerdes que d'avantages, ça peut se dénoncer

Je sais, il est maigre. Il n'y a pas plus de médailles que de noms célèbres. Mais je vous jure, cet héritage vaut la peine d'être accepté

lundi 8 novembre 2010

Prendre

Manger et aimer. C'est ce qui me maintient en vie. Le tout avec plus ou moins de modération, selon l'humeur, l'envie

J'ai toujours été sidéré, d'ailleurs, par cette sorte de parallèle entre la cuisine et l'amour : donner, recevoir

Ce même plaisir, cette même envie de faire des choses bonnes, de se partager les plaisirs de la langue

De les incorporer ensuite. Autrement dit de les faire pénétrer dans nos chairs, de les laisser s'installer à l'intérieur de nous

Le tout en n'oubliant jamais que celui ou celle qui nous donne ce bien a pris du plaisir à le faire, en imaginant le nôtre

La chose aussi en ayant présent à l'esprit que celui ou celle qui reçoit ce bien éprouve de l'amour pour celui qui lui donne

Tout cela se mélangeant, au point que les plaisirs, du cuisinier, de l'amant, du convive ou de l'aimant se confondent

Quand ce moment de grâce est atteint, autour d'une table ou dans un lit, on mesure ce qui nous maintient en vie

Les verbes donner et recevoir alors se confondent, car ils participent du même sentiment. Ensemble, ils résistent au verbe prendre

Nous ne pouvons prendre que ce qui nous est offert ; celles ou ceux qui aiment que nous les prenions, en aimant qu'ils nous prennent aussi

dimanche 7 novembre 2010

Journaliste

L'indépendance des rédactions est un leurre, aussi vieux que celui de la liberté de la presse

De tout temps en tous lieux, les médias ont toujours été des industries, des commerces, soumis aux lois du marché, à des intérêts privés

Ou des services publics financés par des contribuables par le biais du bon vouloir du pouvoir en charge de gérer les fonds publics

En près de vingt ans, j'ai traversé une dizaine de rédactions et partout, j'ai mesuré cette dépendance

Jusqu'au jour où j'ai compris que ça n'était pas à mon employeur de garantir mon indépendance, mais à moi de la préserver

Les dirigeants d'une rédaction subissent des pressions. Ils ne leurs résistent aussi longtemps que chaque journaliste y résiste lui-même

A tout prix. Y compris à celui de devoir prendre la porte ? Oui. C'est l'essence même du métier de journaliste

Nous sommes dépositaires du vieux contrat de louage de services. Nous ne faisons que prêter nos capacités à des employeurs

Ces derniers s'en priveront facilement si elles sont mauvaises. Ils auront en revanche du mal à s'en passer si elles sont bonnes

Comment sait-on si elles sont bonnes ou mauvaises ? Quand on a réussi à délivrer les faits et leur sens au delà des pressions

Quand ce travail est suffisamment irréprochable pour résister aux fourches caudines. Quand enfin, il reçoit l'estime du public

Ceux qui réussissent à accomplir leur mission de la sorte prennent le risque d'être chassés par le pouvoir

Parfois même, ils finissent abandonnés par leurs rédactions. Mais il faut espérer que le public n'est pas ingrat. Ou changer de métier

vendredi 5 novembre 2010

Père Noël

Je n'ai pas renoncé. Je n'ai jamais voulu croire ceux qui me disaient que tout ça, c'était des balivernes, des choses qui n'existent pas

J'imagine toujours une issue heureuse, même dans les pires moments. Je crois qu'à la fin, ce sont les gentils qui gagnent, forcément

Je reste convaincu que nos morts ne sont pas vraiment partis. Parfois même je leur cause, comme s'ils étaient là

Je ne crois pas en Dieu, mais je suis certain qu'il existe dans un endroit inconnu un livre de comptes

S'y inscrit automatiquement la somme des choses belles que nous accomplissons, tout comme celle du mal que nous faisons

Je vis chaque seconde en me disant que le jour venu, il faudra bien signer le bilan de cette comptabilité de nos vies

Je suis certain qu'à cet instant-là, on voit se dérouler chaque scène correspondant à chaque ligne. Chaque sourire et chaque larme

Je crois que toute chose donnée nous sera rendue un jour, sous une forme inimaginable aujourd'hui, pourvu qu'on n'attende rien en retour

Tout comme je suis certain que ce que nous aurons mal acquis dans la vie nous sera inéluctablement repris, à la fin

Oui, j'ai 44 ans, et je crois encore au Père Noël. Et tout petit déjà, je me battais contre ceux qui prétendaient qu'il n'existe pas

mercredi 3 novembre 2010

Bombe

Mon prénom n'est pas Charles. Nous ne sommes pas le 18 juin, je ne suis pas général, mais je vais lancer un appel, car nous sommes occupés

Occupés par nos quotidiens harassants : trouver ou garder un emploi, une famille, un avenir, une conscience

Occupés par le doute. Tout le monde sent bien que nous sommes en train de grignoter les dernières miettes d'un vieux morceau de pain blanc

Chacun sait que nous avons vécu - surtout nos parents - dans une provocante opulence occidentale tandis que le reste du monde crevait

Un reste du monde qui a crevé de faim tant et si bien qu'il en a nourri la force de nous combattre pour survivre

Occupés par la terreur : celle des attentats qui tuent, cet état d'urgence qui rend muet

Mais comme si la liberté d'expression était dangereuse, il faudrait soudain faire attention à ce qu'on dit, il faudrait se taire

Qu'importe si ce monde est de plus en plus effrayant et quand bien même tout nous réduit au silence

Notre liberté d'expression reste la seule arme contre la peur. C'est comme une bombe qui ne tue personne : ça fait naître les consciences

dimanche 24 octobre 2010

Signes

Ecrivez ! Tout de suite, maintenant, des tweets, des billets de blog, des lettres d'amour, des confidences. Qu'importe : écrivez

Cherchez à comprendre, à analyser, à décortiquer, à vous interroger, à déranger les apparences, les choses données pour vraies

Traquez la vérité en vous même. Menez cette même investigation ailleurs, avec autant d'exigence, sur les autres, le monde

Aimez les mots, les verbes, les conjugaisons et les accords, les sujets et les objets autant qu'ils vous ont appris à aimer

Que vous le fassiez avec un stylo ou un clavier n'a aucune importance. Pas plus que vous soyez journaliste ou écrivain

Que ces mots soient publiés ou qu'ils restent confidentiels ne changera rien à l'affaire tant que les bons destinataires les liront

Ne renoncez jamais devant la difficulté : il reste toujours une somme infinie d'espaces vides qui attendent vos caractères

Qu'elle soit épistolaire, littéraire, informative, distrayante, pénible, introspective, ou extravertie, libérez votre plume

Trouvez la force, l'envie, le courage de chercher les mots qui donnent un sens, qui vous construisent

J'ai dû écrire, avec une marge d'erreur de + ou - 10 % quelque 32.850.000 signes depuis ma naissance. Ma vie tient en 32.850.000 signes

Je n'aurais pas assez du reste de ma vie pour relire mes lignes et ça n'est pas la peine. Elles m'ont menées sûrement vers un monde meilleur

jeudi 21 octobre 2010

Fil

Vous êtes des centaines de braves gens, de filles bien, de chics types, d'êtres humains avec un coeur dedans, au moins

Vous m'avez donné un coup de main et c'était pas facile. Non pas que vous soyez réticents : j'ai vu que vous avez le coeur sur la main

Non. C'était moi qui hésitait à vous demander. Vieille déformation judéo-chrétienne de l'humilité qui vous pousse à ne jamais rien réclamer

Mais j'ai surmonté parce que c'est du bonheur d'une famille dont il s'agit. Mon premier fils dont je suis séparé et qui me manque sans cesse

Ce grand que son petit demi-frère et que sa petite demi-soeur aiment au delà de toute fraternité, même quand il n'est pas là

Mais bon. Il est loin et c'est de ma faute, probablement, parce que j'ai choisi de recomposer ma vie et forcément leur vie aussi

Et comme dans toutes les familles recomposées, pour se rassembler, il faut tailler la route, réduire l'espace-temps

Sauf que c'est compliqué quand il y a grève des transports, pénurie de carburants. Je n'ai pas pas de carrosse ni de cheval

Alors oui, devant la menace d'un désordre affectif à cause d'un conflit social, on peut penser au gréviste comme exutoire

Je n'ai pas fait ce choix. J'ai cherché ailleurs. Je me suis demandé tout bonnement comment survivre et j'ai pensé à vous

Car il se noue ici des solidarités nouvelles. Elles permettent de dépasser les clivages d'un conflit qui déchire nos quotidiens

Une façon accessible à chacun de sortir du manichéisme, des haines sociales dans lesquelles certains rêvent de nous enfermer

Oui, vous, les gens qui me lisez et que je lis, les personnes qui m'interrogent, qui me donnent aussi des réponses, et vice-versa

Je me suis dit que je devais, qu'il fallait que je vous demande un coup de main, en m'asseyant sur mon orgueil parce que c'était important

Vous m'avez aidé. Et voilà, pour ces vacances, maintenant, grâce à votre aide, les enfants pourront à nouveau rire ensemble

Je les entends déjà. Ces rires de bonheur, je veux déjà les partager avec vous. Arnaud, Laurence, Alexandre, Rajae et tous les autres

Vous êtes des centaine à avoir accordé quelques secondes de vos vies à rendre ces instants éternels possibles

Juste grâce à un clic, quelques caractères bien frappés, un appel rassurant. Nos vies ne tiennent qu'à un fil, celui qui nous relie

Juste, encore une fois : merci à vous tous d'être là

Twitstory du 21 octobre 2010 sur la TL de @christreporter

jeudi 14 octobre 2010

Hyperliens

Aujourd'hui, j'ai relu ma toute première #twitstory et ça m'a fait tout drôle, comme quand on retrouve une vieille chose

Pourtant, elle ne date que du 8 juin. Mais comme le dit mon amie Léonor "A l'échelle de Twitter, six mois c'est une éternité..."

Je me souviens, au milieu du récit, j'ai vu le compteur des "followers" passer à 666 et j'ai eu peur de devenir antechristreporter


Alors j'ai compté. En six mois, j'ai écrit 58 histoires et vous êtes un millier à avoir choisi de me rencontrer et de rester fidèles

Vous êtes je ne sais qui ni combien à avoir consulté 16.500 fois les pages de ce petit blog où je ces histoires reposent

J'ai reçu des milliers de messages, publics ou privés, de personnes célèbres ou d'inconnus qui m'ont fait chaud au coeur

Des mots qui m'ont encouragé dans ce délire, dans cette conviction que nous devons laisser ici, dans cette espace numérique, des traces

Des témoignages de ce que nous sommes vraiment et qu'un jour ceux qui nous survivront pourront lire, comme des bouteilles à la mer

Pendant ces semaines, je n'ai cessé de m'interroger sur la nature de ces liens numériques qui nous unissent

Je crois que j'ai compris : "followers" et "followings" ne restent durablement ensemble que par l'attention, le respect mutuel

Twitter n'est "chronophage" que pour ceux qui y perdent leur temps, leur âme, leurs amours, leurs amis

Moi, à chaque fois que j'y mets les pieds, c'est avec ce plaisir qu'on peut avoir à s'asseoir à la terrasse d'un bistrot

A chaque fois, c'est une surprise. Je ne sais pas si je vais rester là tout seul ou causer avec les gens des autres tables

On attache les boeufs avec la corde, mais url comme irl les hommes avec la parole. Les mots qu'on se dit, ce sont les vrais hyperliens


Twitstory du 14 octobre 2010 sur la TL de @christreporter

mardi 12 octobre 2010

Les lendemains qui déchantent

Voilà. Faut que j'explique un truc que les vieux connaissent, mais que les plus jeunes d'entre-vous ignorent peut-être

Alors. Bon. Par où commencer ? Oui : je suis né dans les années 60 dans le Nord. L'acier, le charbon, le textile

J'ai grandi sur cette terre où, le 30 avril 1891, des soldats ont testé le fusil Lebel sur des guesdistes qui préparaient le 1er mai

J'ai pas mal vu, vécu, subi, suivi, agité, couvert et même déclenché - ça m'est arrivé une fois - de conflits sociaux, de grèves générales

J'en ai tiré une certaine expérience et des leçons. En l'occurrence, j'ai découvert la dialectique de la patronne et du patron

Le patron, c'est celui contre lequel on se bat. Acception large : l'économie mondialisée, le pouvoir, ce qui nous gouverne et nous dépasse

La patronne - héritage de mes terres prolétariennes - est l'épouse qui gère le budget. Acception contemporaine : le solde du compte en banque

Quand l'ouvrier rentrait d'une nouvelle journée de grève contre son patron s'ouvrait un nouveau conflit avec sa patronne

Genre : "C'est bien beau tes histoires de revendications et de défense des droits acquis, mais faut faire bouillir la marmite"

Rien n'a vraiment changé. Une grève ne dure que tant que les grévistes ont les moyens de faire grève

Beaucoup auront le courage de se mettre en danger, de convaincre leur patronne et leurs enfants de les suivre dans le sacrifice de la lutte

Les plus déterminés iront jusqu'à bouffer du rat crevé pour emporter la victoire, parce qu'ils croient qu'elle porte des jours meilleurs

Et comme toujours, ces héros de l'ombre disparaîtront dans l'oubli. Leurs efforts profiteront à une élite à l'abri du besoin

Mais si encore une fois ceux qui ont choisi de ne pas rebrousser chemin doivent être perdus en route, on aura atteint le point de non-retour

La veille d'une bataille, faut penser aux lendemains qui déchantent

Twitstory du 12 octobre 2010 sur la TL de @christreporter

vendredi 8 octobre 2010

Nos larmes

Je n'ai pas envie de vous raconter cette histoire. J'ai tellement cru qu'on pouvait apprendre à aimer vivre autrement

J'ai longtemps cherché la mort. La violence, les coups, les larmes et la tristesse ont pavé les sentiers de mon enfance

C'est un chemin qui se dessine comme à l'infini. Un puits qu'on pressent sans fond. Mais on finit toujours par toucher le dur

Ce moment d'absolu désespoir où on sait qu'on a plus peur d'en finir pour de bon, où la fenêtre du 18e étage devient un espoir

Oui, j'ai un jour tenté de mettre fin aux miens. A cause d'une successions d'amours impossibles, de renoncements, de peines, d'abandons

Je me suis retrouvé suspendu dans le vide, retenu par la force de ce que je ne voulais plus vivre

Je ne sais pas comment on ne se relève de ce genre d'épreuve. On met des années à s'en remettre, à ressasser des questions

On ne s'en tire vraiment qu'en harcelant sa propre conscience. On ne revoit la lumière qu'en traversant l'obscur

On verse l'océan des larmes de son corps jusqu'à plus soif. On y noie ses démons. On apprend même à remonter à la surface

On trouve soudain une aisance. On surnage. Puis on nage. On respire. On vit. Oui, nos larmes nous portent

Nous nageons dans cet océan de larmes, oui, et c'est en refusant de les pleurer qu'on risque de s'y noyer

Twitstory du 8 octobre 2010 sur la TL de @christreporter

jeudi 7 octobre 2010

Dubito

Je sais pas bien ce qui se passe. Ou plutôt je le sais mais je ne veux pas l'admettre. J'ai des certitudes qui vacillent, encore une fois

Pas envie de caricaturer les faits et les gens, encore plus que d'habitude. J'ai parfois du mal à séparer les méchants des gentils

Je sais pourquoi en fait. Hier midi j'ai rencontré un membre de ce gouvernement qui nous pourrit la vie et j'ai senti les doutes m'assaillir

Et pourtant ça va, c'est bon, hein : je suis pas né de la dernière pluie. Je suis un vieux routard de l'info et j'ai mes cartes

Les techniques de com, les éléments de langage, les stratégies cachées... Tout ça, c'est bon, j'ai déjà vu. C'est pas ça en fait

Je suis déstabilisé du haut de mes 44 printemps, parce que j'ai rencontré quelqu'un qui a une force plus grande que la mienne

Quelqu'un qui s'est engagé, certes, dans un camp que je déteste, mais qui a la conviction qu'il fallait le faire

Moi j'en suis incapable. Je me réfugie sans cesse dans l'appartenance à rien. Ni dieu, ni maître... personne. Je m'oppose à tout pouvoir

Mais j'ai compris ce qui me turlupine dans cette rencontre. Je suis admiratif. Je suis capable d'admirer ceux qui s'engagent

Même si ça n'est pas ma tasse de thé, mon camp, mes idéaux, je peux comprendre. Il peut y avoir de l'autre côté cette culture

L'entrisme. Noyauter un groupe de pouvoir pour en changer l'orientation. Culture marxiste-léniniste, pardonnez-moi, j'ai été élevé à ça

C'est assez vertigineux. C'est un truc qui théoriquement peut pousser un trotskyste convaincu à entrer à l'UMP pour en infléchir la ligne

Ou un ultra-libéral à militer chez les alter-mondialistes pour les convaincre de l'inutilité de l'Etat-providence


Enfin bref. Je me suis un peu perdu dans mes doutes en rencontrant Rama Yade, en essayant de comprendre ce qu'elle faisait là, à l'UMP

Je ne suis pas dupe. Elle n'est qu'une caution. J'ai juste pas envie dans cette guerre politique de faire des dégâts collatéraux

Quelle que soit l'issue de la bataille qui va s'ouvrir, il y aura des bons et des méchants de chaque côté. Faudra se poser la question

Rama a fait vaciller un instant mes certitudes et c'est tout ce que je vais retenir. Si j'arrête de douter, je suis mort

Twitstory du 7 octobre 2010 sur la TL de @christreporter

vendredi 1 octobre 2010

Voyages intérieurs

Je sais pourquoi j'adore les lumières électriques : elles me rappellent la chambre sans fenêtre de mon enfance

J'ai choisi de ne plus refouler de ma mémoire le décor de cet hôpital où ma femme a frôlé la mort, parce que ça me privait d'autre chose

Cela m'interdisait presque de revoir ces instants où, dans ce même lieu, un de mes enfants venait au monde

Je sais pourquoi j'aime les couteaux : c'était un des outils de travail de mon père. Un moyen de nous menacer aussi quand il était en colère

On peut se retourner sur sa vie en choisissant de ne retenir que le meilleur et de chasser le pire. On peut réécrire l'histoire

Il est possible aussi de profiter de ces périples dans la machine à remonter le temps pour partir à la recherche de ce qui cloche

Les petites zones d'ombres, les recoins obscurs, les sens interdits, les chemins de traverse ne font pas partie du programme officiel

Mais dans ces voyages intérieurs, ils conduisent plus efficacement à ce paradis perdu, ce lieu où on peut vivre en paix avec soi-même

Twitstory du 1er octobre 2010 sur la TL de @christreporter

lundi 27 septembre 2010

Ici et maintenant

C'est toujours surprenant cette crainte qu'ont les êtres humains à montrer leur âme. Cette pudeur, cette vulnérabilité

J'ai cru un temps que la distance numérique des réseaux sociaux pouvait faire tomber ces tabous. Anonymat ou pas, rien n'y fait

Il reste toujours cette vieille peur de se livrer, d'être une proie potentielle, de finir dans les griffes de prédateurs virtuels

Ou plutôt ce doute sur ce que nous sommes en définitive, notre place dans cette meute à laquelle nous avons tous choisi d'appartenir

Toutous dociles qui suivent leurs maîtres, chiens-loups encore sauvages, la bave aux dents, roquets hargneux, Saint-Bernard

Je garde toujours l'espoir que nous ne sommes rien de tout ça. Que nous gardons assez d'instinct sauvage dans nos âmes civilisées

Que cette sorte de sagesse salvatrice entre notre passé et nos avenirs nous donne la liberté de construire le monde autrement

Ici et maintenant, nous sommes libres de ne pas reproduire les faux schémas de la vraie vie, les convenances, les bienséances

Mais je suis peut-être un fou qui rêve d'un monde libre. Libéré surtout de ces carcans sociaux qui nous étouffent depuis trop longtemps

Nous ne sommes pas nés pour être domptés. Nous sommes des bêtes sauvages qui savent jouer les animaux dociles

Twitstory du 27 septembre 2010 sur la TL de @christreporter

vendredi 24 septembre 2010

Comme un sifflement lancinant

Mes enfants ont le "Je t'aime" trop facile. Enfin, je crois. En tout cas, parfois, ça pose problème : y'a des gens que ça met mal à l'aise

Tenez, l'autre jour pendant les vacances, à peine arrivée au camping, la petite dernière se fait une copine. Elle lui dit : "Je t'aime"

La gamine a cherché partout autour des regards graves... Elle a trouvé des sourires attendris. Consternée, elle est partie jouer ailleurs

Autre exemple. Jeudi, toujours la petite dernière : elle se lance dans les bras de son grand frère en larmes et lui colle un bisou

Il pleurait parce qu'elle venait de lui massacrer sa construction en pâte à modeler. Mais ça a marché. Il lui a souri et dit : "Je t'aime"

C'est là que je me suis inquiété, parce qu'au même âge, si ma soeur m'avait ratatiné ma construc' en patamod' j'aurais pas pardonné

Avec leur mère (ma Rachël que j'aime), on s'est demandé d'où ça pouvait bien venir cette propension à la déclaration d'amour

On a pas eu besoin de pousser l'enquête trop loin : suffisait de relire les textos qu'on s'envoie. Ils se ponctuent tous par un "Je t'aime"

Oui mais pourquoi ? C'est ça la question. Là, il a fallu creuser, remonter à nos enfances respectives. Et bien en fait, on se rattrape

Des "Je t'aime", on n'en a pas entendu beaucoup sortir de la bouche de nos parents. Parfois, au détour d'une carte postale

Du coup, la première fois qu'une fille m'a dit "Je t'aime", il y a une trentaine d'années, il m'a fallu du temps pour m'en remettre

Une rencontre de colo. Elle s'appelait Sylvie, nous avions 13 ans, elle habitait Marseille et moi le Nord

Nous avons échangé des lettres pendant un an... On écrivait "Je t'aime" en très gros en bas des pages

Je crois qu'ensuite, je me suis mis à préférer les filles qui ne savaient pas dire "Je t'aime", voir même ne pas le montrer

Etre élevé par des parents qu'on entend jamais dire "Je t'aime", l'un à l'autre ou à leurs enfants, ça déforme

Je crois qu'il y a aussi cette petite musique dans nos têtes, ce cisaillement de la grande faucheuse. Je l'ai tellement entendu

Comme un sifflement lancinant qui vous chante : si demain tu dois disparaitre, est-ce que les tiens se souviendront que tu les a aimés

Donc voilà : à la maison, on a le "Je t'aime" facile. Et je crois que ça ne met mal à l'aise que ceux qui l'entendent difficilement

Ceux aussi qui, une fois morts, se retourneront dans leur tombe, réveillés par le lointain écho de ce sifflement lancinant

Mes amours, sachez avant toute autre chose que si demain je ne suis plus là pour vous le dire : "Je vous aime"

Twitstory du 24 septembre 2010 sur la TL de @christreporter

mardi 21 septembre 2010

Coucou

Aujourd'hui, j'ai eu peur. Je crois d'ailleurs comme beaucoup d'autres ici sur Twitter. Et si notre réseau social explosait...

Attention, hein, que les choses soient claires : pas une peur essentielle. Ceux qui me connaissent savent que j'ai connu bien pire

Oui, franchement, j'ai eu peur de perdre le contact avec vous. Et cette peur m'a fait comprendre un peu mieux ce que nous y faisons

Pour le reste, c'est un simple "coucou" qui me l'a fait définitivement assimiler. Là, vous allez me dire : "J'ai rien compris". C'est normal

Cette #twitstory qui va être longue et chiante, fait appel à
@Vinvin et @JCFeraud puis d'autres aussi mais dont le rôle est moins essentiel

Parce qu'au fond, ces deux gars, là, nous interpellent sur ce que nous venons faire ici. Et ça vaut le temps de s'interroger

Bref, aujourd'hui, alors que Twitter était en train de se barrer en quenouille, j'ai essayé de comprendre le pourquoi de notre présence

De la panne aussi. Et une fois les explications trouvées, je les ai partagées, pour éviter la propagation de ce truc

Là, j'ai vu plein de gens retweeter ces infos pratiques et ça m'a interpellé. Et puis bon. Tout ça s'est rapidement réglé

Dans l'intermède, j'ai pris le temps de vous lire, comme d'hab. Et j'en reviens à @JCFeraud dont je fais la connaissance

Ce garçon nous questionne, frères (et soeurs) humains (humaines) sur le sens de notre vie numérique et il a raison. Sur le "branding" aussi

Et puis voilà @vinvin qui demande à sa communauté quelle est la bonne dose de Doliprane à donner à sa môme de 7 ans

Le temps de finir de bosser, de boire et de manger, j'ai digéré tout ça en vous demandant de m'aider à vérifier si une application marchait

Je crois que dans ma vie numérique je n'ai jamais vu autant de monde répondre et ça m'a submergé, tout comme l'appli testée, d'ailleurs

Et j'ai recherché les réponses envoyées @vinvin pour le Doliprane de sa fille. Et j'ai relu les réponse @JCFeraud et j'ai compris, enfin

J'ai retrouvé ces premiers instants de la vie sur Internet où nous n'étions qu'une bande d'hurluberlus qui nous promenions à poil

Même pas peur de demander conseil. Pas de crainte d'afficher nos goûts musicaux. Juste une communauté mutuellement respectueuse

Je ne suis pas certain qu'Internet soit aujourd'hui en mesure de rester fidèle à cet âge d'or. Mais j'espère que nous en sommes capables

Le coucou gris ne construit pas de nid, mais la femelle dépose ses oeufs dans les nids des autres espèces

Et les autres espèces élèvent l'oeuf du coucou


Twitstory du 21 septembre 2010 sur la TL de @christreporter

vendredi 17 septembre 2010

Monstres

Vous vous souvenez, quand nous étions des gosses, de ces soirs où les monstres nous empêchaient de dormir ?

Aujourd'hui, ces soirées que nous passons à chasser les monstres des chambres de nos enfants sont des moments précieux

Elles scellent notre statut, cette confiance qu'on prend au moment de donner la vie. Cette force qui se bat contre la mort

En chassant ces monstres des chambres de nos enfants, nous donnons vie à ceux qui sont nés dans leurs rêves, et ressuscitons leurs ancêtres

Mais nous nous aidons ainsi à chasser les nôtres, nés dans nos rêves, et dont nos enfants héritent inéluctablement

Nous avons juste quelques années d'avance. Nous avons compris que les monstres de nos cauchemars finissent par arriver

Nous leurs trouvons chacun des formes propres et différentes, mais ils restent là, présents, chaque soir, incarnés dans nos vies

Nos parents ne sont parfois plus là, ou trop éloignés, pour les chasser. Nous devons accepter de nous endormir en leur présence

Mais nous savons qu'un jour, quand le moment sera venu, nos enfants nous aideront à chasser les derniers monstres qui nous retiennent en vie

Et ils ne le feront que grâce à ces moments précieux, ces soirées que nous aurons passées à chasser les monstres de leurs chambres

Twitstory du 17 septembre 2010 sur la TL de @christreporter

mercredi 15 septembre 2010

Bonbecs

Parfois, quand je regarde derrière moi, dans le bazar de mes 44 dernières années, je me dis : "Qu'est-ce que t'a pu être con"

Tout gosse déjà, à l'école, vu que mon père était pâtissier, je ramenais aux copains des tonnes de trucs à manger à la récré

Des années plus tard, quand j'étais pion pour me payer mes études, j'ai même échangé une affectation planquée contre un poste de merde

C'était une permutation avec un copain que ça arrangeait, parce que ça le rapprochait de son amoureuse. Je me suis foutu dans la merde

Ensuite, le jour où j'ai quitté la mère de mon premier enfant, je me suis engagé à lui donner un cinquième de mon salaire. Et je l'ai fait

Elle m'a quand-même trainé en justice pour essayer d'avoir une plus grosse pension alimentaire. J'ai pas bronché

J'ai jamais triché sur mon CV. J'ai jamais menti aux oraux des concours ou dans les entretiens d'embauche

Je me suis toujours interdit de casser du sucre sur le dos des collègues, même ceux qui me traînaient dans la boue pour avoir ma place

Je suis même allé jusqu'à voter pour des hommes politiques, convaincu qu'ils pouvaient changer le monde, c'est dire

Bref : j'ai jamais mangé mes bonbecs tout seul dans mon coin et j'ai gardé tous les copains qui partageaient les leurs

Et je n'ai jamais regretté d'en avoir donné aux autres. Juste, j'oublie pas. Même si j'ai l'air, faut pas me prendre pour un con

Twitstory du 15 septembre 2010 sur la TL de @christreporter

mercredi 8 septembre 2010

Dans le ventre et dans l'âme

Un jour peut-être, les journalistes cesseront de parler des auteurs, et les auteurs des journalistes. Et ça fera du bien

Pas que les auteurs, d'ailleurs : les peintres, les photographes, les comédiens, les réalisateurs... Bref, ceux qui créent des oeuvres

Pas définitivement, non. Juste le temps de voir comment ça peut exister, l'art, sans la critique des censeurs estampillés

Suffisamment longtemps pour étudier comment le public va vers l'art et vice versa, sans intermédiaire

Juste pour voir se remplir à nouveau les librairies, les galeries. Juste pour entendre les artistes, les auteurs, parler à leur public

Oui, c'est vrai, ça sera difficile de faire émerger des artistes "majeurs", des "best sellers", des "incontournables"

Oui, aussi, ça rendra le risque économique énorme de ne pas avoir une force de frappe organisée pour la consommation de masse

Ah, oui, c'est vrai : une grande majorité d'auteurs et d'artistes va devoir bouffer du rat crevé

Mais bon. Combien aujourd'hui bouffent du rat crevé matin, midi et soir ?

Je crois que ça vaudrait le coup d'essayer. Rien qu'une fois, histoire de vérifier

Juste pour voir ce que nous avons vraiment dans le ventre et dans l'âme quand personne ne nous dit ce qu'il faut y mettre

Twitstory du 8 septembre 2010 sur la TL de @christreporter

vendredi 3 septembre 2010

Conscience

Non, ça ne sera pas long. Juste un échange qui me revient en écrivant "émancipation des consciences". Des souvenirs s'y sont collés.

C'était il y a longtemps. Dans mon Nord Natal, dans la vallée de l'acier où le charbon des fonderies a longtemps noirci le ciel, même en été.

Une conversation entre un sidérurgiste et un député né au début du précédent siècle. Une figure historique de la gauche #RIP

Il rencontrait cet homme qui se plaignait de ses conditions de travail, de la dureté de la tâche et surtout, de la cruauté de son patron.

Il lui a répondu : "Moi, mon patron est un tyran. Il me force à produire jour et nuit, me harcèle sans cesse et sans relâche".

Le métallo, impressionné, lui demande alors : "Votre patron, je crois, est pire que le mien. Qui est-ce ?"

Alors cette vieille légende la gauche lui répond : "C'est ma conscience. Et tant que ce monde sera aussi rude, elle restera impitoyable".

Twitstory du 3 septembre 2010 sur la TL de @christreporter

mardi 31 août 2010

Chronique du renoncement ordinaire

Cette histoire s'est écrite au fil de nos TL, aujourd'hui, dans le vacarme d'une journée comme les autres.

Entre comédie et tragédie. Elle raconte ces petits renoncements qui font les grands dénis de démocratie.

Pour ceux qui l'auraient ratée, j'ai jugé bon de la retranscrire. Voilà.

Marine : " Nadine Morano me refuse l'interview au moment où je dis que je travaille à @mediapart. Classe. #campusump "

Gilles : " Qui invitera N. Morano sans demander "Pkoi n'avez-vous pas accordé une itw à @marineturchi" n'aura pas fait son taff "

Amaury : " Et sinon, Nadine Morano va-t-elle refuser de répondre aux questions de L'Express ? http://bit.ly/b826tO "

Delphine : " En attendant, je n'ai toujours pas eu un argument m'expliquant en quoi Morano est tenue d'accorder une interview à Mediapart. "

Moi : " Tout simplement pour montrer qu'elle ne craint pas ses réputés adversaires médiatiques."

Delphine : " Et ça intéresse qui qu'elle montre ça ? "

Moi : " Ceux qui attendent de véritables confrontations entre les médias et le pouvoir. Est-ce une quantité de citoyens négligeable ? "

Delphine : " Ce ne sont pas les citoyens qui sont négligeables mais leur quantité. Morano avait plus à perdre qu'à gagner à accepter. "

Delphine : " Mediapart n'a jamais fait preuve ni d'honnêteté, ni de respect à son égard, elle ne leur doit rien. "

Moi : " Oui, peut-être. Mais tourner les talons n'est jamais une réponse... "

Moi : " On peut toujours expliquer pourquoi on refuse une interview, surtout quand on est un(e) politique "

Delphine : " En général, oui, mais si elle était au Campus UMP, elle avait sûrement peu de temps. "

Delphine : " Et on ne sait pas comment elle a refusé, on n'a que la version de la jliste de MP. "

Moi : " 1. @marineturchi est une honnête journaliste. 2. Si Morano n'avait pas le temps, elle pouvait remettre à plus tard "

Delphine : " Ah bon. Donc, on est obligé de répondre à tous les journalistes, ok, c'est nouveau, désolée, je ne savais pas. "

Delphine : " Oui, bien sûr, il n'y a que MP. C'est pas comme si Morano avait accordé 12K autres interviews à côté. Seul MP compte. "

Moi : " Quand on est politique, oui. Ou justifier son refus. Mais si tu préfères que les politiques ne rendent pas de comptes... "

Moi : " Une bonne vieille dictature et les journalistes en cage, ça peut avoir du bon, hein ? "

Delphine : " Et voilà, magnifique sens de la nuance. Morano refuse UNE interview et on nous brandit la censure et la dictature. "

Delphine : " Du grand nawak, j'applaudis ! "

Merci @gillesbruno @amauryguibert @Delphine_D et @marineturchi (et aux autres qui ne sont pas cités).

Twitstory du 27 août 2010 sur la TL de @christreporter

vendredi 27 août 2010

Ségolène, Dominique, François et les autres...

On a grandi sur la planète du libéralisme mondialisé, dans l’univers du chacun pour son ego...

La notion de service public et le sens de l’intérêt général ont fait place au concept du « gagnant-gagnant ».

Comme si dans un concours effréné pour la survie de l’individu...

… chaque membre de l’espèce pouvait tirer le meilleur morceau en croyant qu’il est égal à celui de l’autre.

Les lumières morales se sont éteintes. Il faut dire qu’une génération de politiques a soufflé dessus avec ardeur...

… à grands coups d’affaires, de financements occultes de partis politiques, de paradis fiscaux, de villas et de yachts.

Ceux qui, précisément, sont le fruit de cette flamboyante dernière décade des Trente glorieuses...

... époque bénie de la modernité giscardienne, de la classe moyenne où deux français sur trois trouveront le bonheur.

École nationale d’administration, 1978-1980 : promotion Voltaire.

Ségolène Royal est née en 1953, Dominique de Villepin aussi. François Hollande en 1954...

Voilà une classe politique faite de femmes et d’hommes qui étaient des pré-ados en 1968...

... et des gens bien installés ou presque quand la misère sociale s’est mise à enfler au milieu des années quatre-vingt.

Quand le mur de Berlin s’effondre, ils sont dans la place.

Entre temps, quand ils avaient vingt ans et juste avant que le temps se gâte...

… ils ont croqué à pleines dents la première moitié de ces juteuses années soixante-dix.

Qu’est-ce qui pouvait bien à cette époque ruiner vos espoirs ? Comment ne pouvait-on pas croire que la vie allait vous sourire ?

Des épreuves ? Elles avaient été surmontées.

C’était la génération du progrès, de la modernité, de la liberté pour tout le monde et de la réussite pour chacun.

Après, c’est sûr, l’histoire a apporté de cinglantes déconvenues...

... mais pas toujours au point de vous faire douter de ces belles lurettes des vingt printemps.

Une génération d’optimistes, parfois égocentrés, où l’idéalisme tutoie le dogmatisme...

Ce sont ces femmes et ces hommes qui prétendent nous gouverner.

Twitstory du 27 août 2010 entre 21 h 30 et 22 heures sur la TL de @christreporter

jeudi 26 août 2010

Mon ontogenèse comme ma phylogenèse

Chaque été, chaque vacance, me revient cette envie de grimper aux arbres. Perché dans les cymes. C'est un lieu que j'aime.

Dès lors me revient le désir de traverser les airs, de m'envoler de cette branche. Comme pour élargir le point de vue.

Puis aussi l'envie de plonger dans les eaux que je survole, car elles m'attirent.

Elles scintillent en surface. Sont-elles aussi miroitantes en profondeur ?

Une fois dans cet univers humide, la vie aquatique me parait plus heureuse. Mes ailes se transforment en sortes de nageoires.

Je suis amphibien, batracien. Je n'ai pas vraiment choisi entre le sable et les ondes.

Et puis je finis par opter pour les profondeurs. Je me fais poisson. Mais c'est tellement difficile.

J'ai envie de devenir minuscule. Une sorte de bactérie. Un organisme composé d'une seule cellule. Presque invisible.

Voilà. Je ne suis plus rien et tout à la fois. J'ai retrouvé cette inexistence qui est mon essence : la première forme de vie.

Twitstory du 26 août 2010 entre 22 heures et 22 h 30 sur la TL de @christreporter

mardi 24 août 2010

Les leçons de Sénèque

Pure folie ou sens du combat, je n'ai jamais tourné le dos au mal, à l'adversaire, à ceux qu'on me présentaient comme tels.

Si la cause que je veux défendre, si mes valeurs sont justes, elles seront victorieuses.

Si l'adversaire l'emporte, c'est que mon combat était vain.

Mais pas nécessairement injuste : il se peut que je me sois trompé, où que j'ai plié sous le nombre.

Cela signifiera que je me suis assis sur mes convictions, que j'ai surestimé mes forces, que j'ai trop attendu pour lutter.

Mais j'ai la chance à chaque instant d'être entretenu par ma conscience dans une sorte d'intranquillité salvatrice.

Celle qui me pousse à ne jamais tourner le dos au mal, à l'adversaire, à ceux qu'on me présentaient comme tels.

Car je ne crois pas au mal. Je vois en l'autre l'être humain avant l'adversaire.

C'est seulement une fois les hostilités ouvertes que je me bats.

Je ne suis qu'une sorte de gladiateur numérique. Je lutte pour être libre. Mes armes sont mes mots, ma stratégie, celle de mes arguments.

Mais les règles sont toujours les mêmes : pas de victoire sans combat. Pas de gloire sans péril.

Twitstory du 24 août 2010 entre 23 heures et 23 h 30 sur la TL de @christreporter

dimanche 22 août 2010

Mare nostrum

Tout le monde revient de vacances avec des souvenirs. Cette année, pour moi, ce seront des images de vieilles pierres et une cigarette.

Plus précisément, une Lucky Strike que je ne vais pas fumer, et pas parce que je ne fume jamais de cigarettes toutes cousues.

Quant aux vieilles pierres, ce seront celles des arènes de Nimes et des fortifications d'Aigues-Mortes.

Parce que ces pierres nous en disent long sur ce que nous sommes devenus, sur ce que nous devrions être.

A Nimes, je n'ai pas supporté la façon dont nos contemporains avaient enlaidi les arènes d'horribles gradins de fer et de bois.

Augmenter le nombre de places assises ? Le respect des pierres taillées il y a 2.000 ans vaut-il d'être soldé aux marchands ?

A Aigues-Mortes, autre conception du commerce des vieilles pierres, les murailles bénéficient d'un peu plus de considération.

Mais peu importe. Ce qui m'a marqué, comme à chaque séjour dans une zone frontalière, ce sont ces portes sur le monde.

En ces temps de xénophobie galopante, revisiter en touriste l'histoire de France dans ses lieux d'ouverture est salutaire.

Aux quatre coins cardinaux subsistent les traces de cités aux frontières invisibles, de ports ouverts aux étrangers.

Oui, dans les arènes de Nimes ou à Aigues-Mortes se sont mêlés des hommes et des femmes venus de tout le pourtour méditerranéen.

Esclaves, hommes libres ; marchands, métèques ; croisés, impies... Des pas tellement dissemblables ont foulé ces vieilles pierres.

Et ces vieilles pierres en ont gardé scrupuleusement la mémoire, sans exclusive. C'est à mes yeux ce qui les rend respectables.

Dans les cités frontalières, dans les ports, elles témoignent de ce qui nous a enrichi au fil de notre histoire : l'ouverture sur le monde.

Je vais donc garder et regarder longtemps encore les images rapportées de vacances de ces cailloux qui nous fondent.

Tout comme je regarde cette cigarette que je ne vais pas fumer. Parce qu'elle vaut plus que le plaisir de quelques taffes.

Je la tiens d'un voisin de camping que j'ai croisé trois ou quatre fois. Un des rares qui disait "bonjour", "bon appétit" ou "bonsoir".

Un matin, il était en panne de clope. Il m'en a demandé une. Je lui avais pourtant dit : "c'est cadeau".

Le lendemain, il est revenu avec son paquet de Lucky Strike pour m'en offrir une. Il m'a dit : "Il faut toujours honorer ses dettes".

D'où venait-il ? Il a longtemps hésité avant de répondre, comme s'il avait honte. Le 95. Plus précisément ? Villiers-le-Bel.

Non, pas une racaille. Un jeune qui a décroché son CAP d'électricien et trouvé du boulot en trichant sur l'adresse de son CV.

Bien élevé le garçon. Par qui ? Une famille qui a dû fouler les pierres d'un de ces ports de la Méditerrannée.

Twitstory du 22 août 2010 entre 21 h 30 et 22 heures sur la TL de @christreporter

mercredi 11 août 2010

Unfollowez-moi

Voilà : ça fait un moment que ça vous démange, mais vous n'osez pas le faire. Je peux comprendre, ça m'arrive aussi.

C'est qui, ce mec qui ramène sa gueule, comme ça, ce donneur de leçons à deux balles ?

Vous avez des doutes sur l'intérêt de me suivre ? Vous le faites parce qu'on vous a dit de le faire ? Vous pouvez arrêter maintenant.

Je ne vous en tiendrai pas rigueur, au contraire : ça sera la meilleure façon de mettre fin à un malentendu qui nous encombre vous et moi.

Vous supportez depuis trop longtemps que je pourrisse votre TL du soir avec des histoires qui vous échappent ? Allez voir ailleurs.

Vous vous dites qu'il faut supporter mes tweets abscons parce qu'on vous a dit : attention, ce mec est influent ? C'est faux.

Un idiot vous a assuré que quand j'engage une conversation avec lui, il gagne des followers ? Balivernes. Vous vous êtes fourvoyés.

J'ai un humour de merde. Je fais très peu de RT et, le vendredi, je me contente la plupart du temps de #FF back ceux qui me #FF

J'ai tellement mauvais caractère que j'ai déjà bloqué des dizaines de comptes, comme ça, sur un coup de tête, pour ne plus les voir.

Pour dire les choses clairement : c'est un peu le bordel sur ma TL. Il faudrait que je fasse le ménage.

Mais voilà : faire le ménage, ça m'a toujours gonflé. Aussi, si vous pouviez m'aider à le faire à ma place, ça serait sympa.

Allez, les dubitatifs, les obligés, les trop respectueux, les couards : unfollowez-moi. Demain, j'y verrai plus clair.

Après une bonne séance d'unfollow back, ne resteront que les gens qui comptent (-:

Twitstory du 10 août 2010 entre 22 heures et 22 h 30 sur la TL de @christreporter

lundi 9 août 2010

Comme les larmes dans la pluie

Si vous n'osez pas trancher dans le vif. Si vous avez peur de vous battre. Si vous craignez de perdre votre notoriété.

Si vous pensez qu'il faut rester propre, ne rien salir, ne déranger personne. Si vous voulez être irréprochables.

Alors continuez à ne rien faire paraître de votre vraie nature. Masquez vos pensées derrière des conversations anodines.

Ne cherchez même pas à formuler vos arguments si vous n'en avez pas de solides.

N'insultez jamais celui qui vous a offensé. Ne blessez jamais ceux qui vous ont porté des coups.

Tendez l'autre joue après la première baffe. Mieux. Restez chez vous. Vous n'êtes pas faits pour le champ de bataille.

Vous avez probablement oublié que les combats salissent, que les batailles usent et meurtrissent. Même rien qu'avec des mots.

Mais surtout, vous n'avez pas encore réalisé que le jour où, après l'ultime combat, vous aurez rendu l'âme, il ne restera rien de vous.

Ceux qui auront cru un instant vous aimer vous oublieront ou garderont le vague souvenir d'une chose insipide rapidement dissipée.

Alors choisissez de vous battre, ou acceptez la défaite.

"Tous ces moments se perdront dans l’oubli, comme les larmes dans la pluie".

Twitstory du 9 août 2010 entre 23 heures et 23 h 30 sur la TL de @christreporter

samedi 7 août 2010

#lalettre

Bon. Pas facile, celle-là. J'avoue : j'ai foutu un super-bordel sur Twitter en causant hier soir de ce qui allait devenir #lalettre

En même temps, vous commencez à me connaître : je ne suis pas venu ici pour vous faire une TL bien propre. J'ouvre ma gueule quand je veux.

Je ne vais pas vous recoller les liens : j'ai suivi de près les clashes entre mes chers @vincentglad et @florencedesruol c'est sur mon blog

La question n'est pas là. On parle aujourd'hui de #lalettre de ce qu'elle est vraiment, de ce qu'elle implique

Tout d'abord, #lalettre n'a jamais été envoyée : c'était le projet d'un Twittos largement accablé qui voulait faire cesser la calomnie

Nous en avons parlé longuement. J'ai accepté, comme d'autres, d'apporter mon témoignage en cas de besoin

Pourquoi ? Parce que c'est trop facile de fermer sa gueule quand on est témoin d'une saloperie. En tout cas, c'est pas mon genre.

J'ai accepté. Non pas pour lyncher un twittos influent sur la place publique : c'est aussi le genre de saloperie dont j'ai horreur.

Juste pour lancer un avertissement, non personnalisé, en direction des couillons qui perdent leur temps et nous font perdre le notre.

Le coup est parti et c'est tant mieux : nous discutons depuis, entre nous, de notre éthique. C'est bien.

Notre espace numérique est sauvage. Il doit le rester. Le conflit entre deux Twittos influents ne se règlera qu'entre eux deux.

Pour le reste, je crois que nous sommes tous assez responsables pour dire "stop" quand ça va trop loin.

Twitstory du 7 août 2010 entre 23 heures et 23 h 30 sur la TL de @christreporter

jeudi 5 août 2010

Fin de la récré

Coup de fil d'un twittos, hier, inquiet, nerveux. Il a reçu copie d'un mail pour dénoncer le terrorisme de certains fakes.

Que les choses soient claires : il ne s'agit pas de ceux qui nous font rire parce qu'ils ont du talent comme @lilianeoublie

Il est ici question des crétins qui parasitent les "grands comptes" pour des raisons que seuls leurs psychanalystes leur expliqueront un jour.

Inquiet et nerveux, le twittos, parce qu'il est montré du doigt. Je suis cité comme témoin, avec d'autres, dont je vais taire les noms.

Parce que oui, je le suis comme une autre et pire, je les connais un peu. Nous nous parlons parfois au téléphone.

Je m'en suis déjà expliqué ici http://tux-pla.net/22n sans vergogne.

Pour dire, comme à mon habitude, les choses comme elles me viennent à l'esprit : ces gamineries me cassent vraiment les couilles.

Sauf que ces trolleries ont fini par atteindre l'intégrité de personnes respectables, comme nous tous.

C'est dégueulasse de faire des allusions pédophiles concernant des homosexuels atteints d'un cancer en phase terminale.

C'est pas très glorieux de se bâtir une e-réputation en agressant des personnes hypersensibles, des proies faciles.

C'est parfaitement crétin de ressortir un paire de fesses ou de seins d'une fille qui a joué à les mettre en ligne.

Je respecte la liberté d'expression sur le Net, mais porter atteinte à la dignité des personnes, je sais que c'est une vraie saloperie.

Ce petit jeu peut rester confidentiel : notre communauté francophone est tellement minuscule que Twitter a fini par l'oublier.

Reste que ces dérapages peuvent servir la cause de ceux qui veulent censurer la liberté d'expression sur le Net. Et là, faut faire attention.

Le jour où un censeur bien-mal-intentionné mettra la main sur ces conneries, il aura vite fait de nous faire tous passer pour des ânes.

Juste pour que cela ne puisse pas se produire, je dis aux couillons qui ne savent pas ce qu'ils font : la récréation est terminée.

Twitstory du 6 août 2010 entre 23 heures et 23 h 30 sur la TL de @christreporter

mercredi 4 août 2010

Survivre

Ils vous demanderont l'impossible. Ils ruineront vos grasses matinées. Ils tomberont malades et vous aurez peur de les perdre.

Mais pour la plupart, ils survivront, parce qu'ils sont coriaces. C'est leur force : ils sont quasiment invincibles.

Ils vous renverront vos contradictions dans la gueule, sans prévenir, comme le plus intraitable de vos ennemis.

Ils auront la clémence de concéder à suivre votre justice quand vous aurez établi l'équilibre subtil d'une véritable démocratie.

Ils seront les meilleurs juges de vos qualités et les pires détracteurs de vos faiblesses. Mais qui d'autre ose se comporter ainsi ?

Une fois le temps nécessaire passé pour établir ce respect mutuel, il s'empresseront de partir. Car la vraie vie est ailleurs.

Les retenir serait pure vanité. Le but de cette histoire d'amour est d'en faire des femmes et des hommes libres, pas des esclaves.

Ils s'envoleront parce que ce qu'ils sont comme nous : de drôles d'oiseaux qui doivent migrer pour s'établir sous des cieux plus cléments.

Mais un jour, ils reviendront. Pas très longtemps. Mais ça n'est pas ce qui compte vraiment.

Ce qui compte, c'est que vous ayez pris le temps de leur apprendre que ceux à qui ils vont montrer le chemin ont les mêmes droits.

Celui de ruiner les grasses matinées, de se battre pour survivre, d'exiger l'équilibre subtil d'une démocratie...

Celui aussi de ne sacrifier aucune volonté sur l'autel des droits du sang. Nulle concession, nul renoncement.

Non, vouloir avoir des enfants n'est pas inconscient et ça n'est pas non plus une envie égoïste.

C'est l'expression du vouloir vivre de notre espèce. Du vouloir aimer de l'humanité. Du vouloir espérer des hommes libres.

Et quelle que soit la voie - procréation, adoption... - notre nature humaine trouvera toujours son chemin. Ou se perdra.

mardi 3 août 2010

C'était pas mieux avant

Quand j'étais gosse, le monde était moins dangereux. J'allais à l'école tout seul. Une fois même, j'y suis allé en pantoufles.

Mon grand frère avait les cheveux longs, fumait des trucs étranges, me faisait écouter les Beatles.

Un peu plus tard, quand les poils commençaient à nous pousser le long du menton, la quête d'un Playboy était une aventure périlleuse.

Le cinoche était rare. Et les films à la télé, à part le vendredi soir pendant que les parents dormaient, c'était les Gendarmes ou Fantomas.

Les premières amoureuses n'embrassaient pas avec la langue. Il fallait attendre des mois avant de toucher un sein.

Ensuite, franchir l'huis d'une pharmacie et trouver le courage de dire : "C'est pour des préservatifs", ça tenait de l'acte héroïque.

Voilà quoi. C'était la France des années 70. Les radios libres nous ont écarté les oreilles, Mitterrand est arrivé, on a rêvé de révolution.

Les lendemains ont déchanté. La gauche s'est mise au caviar. Le Sida a calmé nos ardeurs. Le chômage nos ambitions.

La peur a changé de tête : les terroristes ont remplacé les cocos. On a perdu le sens de l'orientation : l'Est et l'Ouest avaient disparu.

Et puis on a acheté des ordinateurs et des modems. Nous nous sommes connectés à d'infimes communautés.

Nos armes étaient le mail, puis le forum, puis les blogs. Dans le même temps, le monde est devenu moins romantique.

Mais en fait rien n'a changé. Nous parlons, apprenons, échangeons plus vite. Et nos enfants encore plus rapidement.

Quand j'étais gosse, le monde n'était pas moins dangereux. Simplement, je ne le savais pas. Non, ça n'était pas mieux avant.

Twitstory du 3 août 2010 entre 21 heures et 21 h 30 sur la TL de @christreporter

dimanche 1 août 2010

Racailles

Les racailles sont parfois des rats qui caillent. Certains restent des cas où qu'ils aillent.

On peut toujours railler leur cas, vaille que vaille. Ils cherchent à survivre, comme nous tous.

Ils n'en sont pas moins les enfants des parents de notre douce France. Ce sont nos parents qui avaient besoin d'eux.

Ne pas être capable aujourd'hui de les accepter, avec leurs défauts, leur violence parfois,c'est cracher sur notre histoire.

Ceux qui transforment la mémoire, qui nous font croire que l'ethnie est la faute, ne sont plus dignes de parler en notre nom.

Ils crachent sur nos parents, sur notre passé, notre histoire. Ils n'ont plus le droit de parler en notre nom.

Dans les mines, dans les forges, dans les filatures, leurs parents ont donné de leur temps, de leur vie parfois.

L'injustice ne sera jamais une réponse à l'injustice.

Twitstory du 1er août 2010 entre 23 heures et 23 h 15 sur la TL de @christreporter

vendredi 30 juillet 2010

Tous des salopes

C'est quoi, précisément, une salope ? C'est la question que nous posait une de mes bonnes copines sur Twitter il y a quelques jours.

Une bonne question quand on voit combien de fois ce terme est employé sur nos TL estivales, entre décolletés et paires de fesses.

D'autant plus intéressante qu'il il est très probable que nous ayons tous été, à un moment ou un autre, une salope.

Pour Queneau, la salope dit des "cochoncetés". Beigbeder fantasme quand il voit un "visage angélique et un corps de salope".

Pour Marcel Pagnol, "Le mâle repoussé traite généralement de salope la femme qui, précisément, refuse de l'être".

Je vais vous épargner les autres. Pour résumer : la salope devrait donc être jeune, mais avoir tout de même un peu d'expérience...

Elle devrait être salope, sans en avoir l'air ; être désirable sans jamais désirer ; sortir des horreurs de sa jolie bouche...

Elle devrait qui plus est être idiote, mais avoir de l'esprit, être capricieuse mais déterminée dans ses caprices...

Réputée bonne au lit, évidemment, mais sans jamais coucher ; ou le cas échéant en prenant du plaisir sans en donner.

Je ne vous cache pas que dans la littérature ce sont les hommes qui parlent le plus des salopes. Et c'est la que c'est intéressant.

Parce qu'ils en parlent avec une sorte de fascination. Comme s'ils étaient troublés par un phénomène qui les dépasse.

Or, la salope n'est ni homme, ni femme : homo, hétéro, bi ou trans... la salope n'a pas de sexe.

Et d'ailleurs pas d'équivalent masculin : le salopard ou le salaud ne correspondent pas.

Alors, qu'est-ce qu'une salope ?

La salope n'existe que dans l'esprit de ceux qui ne veulent/peuvent pas comprendre qu'ils sont aussi des objets.

La salope reste donc là, à jouer avec ceux qui sont convaincus qu'elle n'est elle même qu'un jouet.

Et puis un jour la salope - homme ou femme - tombe sur une salope – masculine ou féminine. C'est le choc.

Comment jouer avec quelqu'un que se joue de votre jeu ? C'est en général ce qui siffle la fin de la partie.

Il arrive un moment où on arrête de jouer avec les autres, où on comprend qu'ils ne sont pas des objets.

C'est là que tout ce que la salope qui sommeille en nous a pu nous apprendre devient vraiment utile.

Les jeux du corps et de l'esprit, les caprices, peuvent devenir un jeu très sérieux. Le plus beau.

C'est à ce moment précis qu'on peut comprendre que pour ne pas pas devenir un salaud, il faut arrêter de jouer aux salopes.

Twitstory du 30 juillet 2010 entre 22 heures et 22 h 30 sur la TL de @christreporter

jeudi 29 juillet 2010

Le silence est d'or

Voilà donc. La boucle d'une semaine bouclée. Comme mon bec. Sept jours de vacances, de distance, pour essayer de comprendre.

Je ne sais pas si j'ai bien fait. Je sais que j'ai manqué à certains d'entre-vous. C'est probablement ce qui commençait à me faire peur.

Cette capacité à l'ouvrir, aujourd'hui, n'a de comparable que ces trop longues années d'enfance passées à me taire.

Le monde me faisait tellement peur. Cette violence, cette distance insurmontable. Au point même de me promettre de ne jamais y vivre.

Les années se sont accumulées. Elles m'ont tiré de mes doutes, ôté de moi-même. Elles m'ont fait comprendre que ma vie, un jour, finirait.

Mais qu'aussi ça n'était pas grave, que mes enfants porteraient probablement un peu de moi après. Même un tout petit peu, ça sera beaucoup.

Voilà donc. La boucle d'une semaine bouclée. Comme mon bec. Et j'ai passé du temps à me taire pour vous écouter. A entendre mieux.

Je ne sais pas comment chacun vit intimement sa relation à son réseau social. C'est une projection complexe de la personnalité.

Besoin d'être, de paraitre, de partager, d'exister... Tellement de choses à vivre dans une vie limitée en années et en caractères.

Je crois que j'ai encore pris une leçon d'humilité en passant sept jours à vous écouter. Nous le savons tous, plus on parle, moins en entend.

Evidemment, je ne vais pas vous dire que la chose absolue, c'est de se taire. Si nous cessions tous de parler, le silence nous perdrait.

J'ai juste compris une nouvelle fois que quand nous faisons le choix de parler moins pour écouter davantage, on s'ouvre des horizons.

Pendant ces sept jours en tout cas, j'ai entendu des choses que je ne percevais pas avant. Mais ça, c'est une autre histoire.

Twitstory du 29 juillet 2010 entre 22 h 30 et 23 heures sur la TL de @christreporter

jeudi 22 juillet 2010

Mon code

Ma vie n’est plus la même depuis ce matin de mai. Je me suis réveillé différent.

Doté soudain de la faculté de comprendre le sens des actes, des choses, des êtres.

Parce que cette nuit-là, j’avais enfin rassemblé tous les songes éparpillés de nos vies.

Tous ces rêves épars qui, une fois réunis font la continuité de l’existence, l’essence de nos jours.

Ils répondent tous au même code, le code source.

C’était juste au moment où ma femme m’appelait depuis la chambre de la petite...

« - Lincoln, le chat s’est couché dans le berceau de Luna... »

Je m’appelle Lincoln Cadwallon. Personne ne donne à ses enfants un prénom au hasard.

De deux choses l’une : soit il raconte ce que vous êtes, soit il affirme ce que vous devez être. Enfin, comme une indication.

Lincoln. C’est mon père qui a choisi, fasciné par le président américain, Abraham, dont il avait fait une biographie peu avant ma naissance.

De Lincoln à l’état civil, je suis devenu Linc au quotidien, dès les premiers jours de ma vie.

En grandissant, le surnom l’a emporté et quand j’ai appris à lire et à écrire, j’ai commencé à comprendre.

Impossible, à l’école, d’écrire Linc avec un C. C’est le K qui venait toujours. Je ne pensais que Link, comme lien.

Des années à se demander de quel lien il s’agissait, entre quoi et quoi, entre qui et qui. Maintenant, j’ai compris...


Vous pouvez télécharger la suite de cette histoire ici http://tux-pla.net/1wo C'est Libre, c'est gratuit, au format eBook, PDF ou ePub.


Twitstory du 20 juillet 2010 entre 21 h 30 et 22 heures sur la TL de @christreporter

mercredi 21 juillet 2010

Maintenant

Comme une photographie en noir et blanc, la vérité n’est ni blanche, ni noire.

Elle est composée d’une multitude de nuances de gris. De même, elle n’est pas absolue.

Une photographie ne montrera jamais davantage que ce qui s’est passé dans le champ de l’appareil.

Elle ne fixe que ce qui s'est déroulé pendant les quelques centièmes de secondes d’ouverture du diaphragme.

Cependant, une fois les nuances de gris figées sur le papier, on peut s'y attarder.

il devient alors possible de mieux regarder de quoi était faite la réalité durant cet instant fugace.

Cela doit faire une trentaine d'années que, chaque jour, je vois défiler les images du monde.

Et je sais pas si c'est la vérité, mais j'ai le sentiment qu'elles sont de plus en plus moches.

Insoutenables parfois au point de ne plus vouloir les regarder, mais pas assez pour éteindre mon sentiment de révolte.

Ce monde est de plus en plus laid. Mais il ne deviendra pas meilleur si nous fermons les yeux.

Comme me l'a rappelé un jour Emmanuel : "Nous voulons le monde, et nous le voulons maintenant".

Twitstory du 20 juillet 2010 entre 23 h 15 et 23 h 30 sur la TL de @christreporter

mardi 20 juillet 2010

Le temps d'aimer

Les secondes sont longues à attendre que la personne qu'on aime sorte vivante d'un service de réanimation.

Les minutes sont interminables, au chevet d'un lit d'hôpital, quand il faut réapprendre les choses essentielles de la vie.

Il faut parfois des heures pour retrouver ses souvenirs, les mots pour dire ses sentiments.

Ces phrases-là ne sont pas toujours simples à construire. Les jours n'en finissent jamais pour que la vie revienne.

C'est violent, cette injustice de la maladie qui veut faucher le bonheur.

Les années avaient duré des siècles avant cette rencontre. Tellement de peines avant de trouver enfin l'amour.

Secondes, minutes, jours, années, siècles. Cette comptabilité de la vie ne pèse pas très lourd dans la balance.

Ne jamais oublier de vivre chaque jour en considérant que nos amours sont avant tout nos amants.

Parce que même attachés par les serments, ils peuvent partir, parce qu'ils ne nous aiment plus, parce qu'on ne les a pas assez aimés.

Et quand bien même ils nous aiment autant que nous les aimons, ils peuvent être emportés par la mort.

Chaque seconde doit être vécue comme une éternité.

pour Rachël

Twitstory du 19 juillet 2010 entre 23 h 15 et 23 h 30 sur la TL de @christreporter

dimanche 18 juillet 2010

Quand on ferme sa gueule

Les mauvaises choses finissent toujours par arriver… Dieu sait comment. Moi, aussi. On ne change pas le monde.

Un jour, je me suis dit : deviens journaliste. Fais ton métier. Dénonce, montre l’horreur aux yeux du monde.

Une fois, j’ai même réussi à terrasser une bête fasciste, mais pas l’horreur économique.

L’économie mondialisée écrase tout. Le racisme et la ségrégation s’installent, prospèrent toujours.

Alors j’ai décidé de descendre dans l’arène pour combattre les monstres hideux.

Moi, j’ai choisi mon camp. Mais ça n'est pas un parti. J'ai choisi de l'ouvrir.

Car les mauvaises choses finissent toujours par arriver quand on ferme sa gueule.

http://tux-pla.net/2d0

Twitstory du 18 juillet 2010 entre 22 h 45 et 23 heures sur la TL de @christreporter

samedi 17 juillet 2010

Si un jour

C'était il y a dix ans. Un homme, laminé par un second cancer, avait jeté l’éponge face à la maladie.

Il avait fini par rejoindre une unité de soins palliatifs, pour y attendre la mort le moins douloureusement possible.

Au bout de quinze jours, il ne savait plus bouger, et l’on percevait à peine le sifflement de sa respiration.

A peine ouvrait-il les yeux, trois ou quatre fois par jour, pour laisser échapper un regard dépourvu d’espoir, plein de douleur.

Le médecin avait alors rassemblé sa femme et ses enfants qui lui demandaient combien de temps le calvaire de cet homme pouvait encore durer.

" Un jour, une semaine, c’est impossible de le dire, répondit-elle. Tout ce qui est certain, c’est qu’il souffre énormément."

"Comme tout le monde, il a peur de mourir, et d’une certaine façon, cette peur le maintient en vie."

"Je peux, si vous le souhaitez, atténuer la douleur, mais cela risque aussi de lui enlever cette peur de mourir."

"Dissiper ses angoisses peut aussi précipiter son décès."

J'ai donné mon accord pour l’injection. C’était en fin d’après-midi.

Les traits de son visage se sont enfin détendus. Il a pu enfin passer une soirée paisible.

La dernière ; au petit matin, son cœur avait cessé de battre.

Cet homme était mon père. Si un jour je dois finir comme lui, je souhaite que les miens s'en souviennent.

En hommage à Bernard Giraudeau

Twitstory du 17 juillet 2010 entre 23 h 15 et 23 h 30 sur la TL de @christreporter

vendredi 16 juillet 2010

Mes

Ma femme n'est pas ma femme. Mes enfants ne sont pas mes enfants. Mes amis ne sont pas mes amis.

Mes lecteurs ne sont pas mes lecteurs. Mes internautes ne sont pas mes internautes. Mes followers ne sont pas mes followers non plus.

Chaque matin, j'émerge dans cet univers ou tout nous semble acquis avec ce sentiment étrange que rien ne n'est à moi.

Femme, enfants, amis, lecteurs, internautes, followers...

Nos univers se sont croisés. Les gens s'entourent. On n'appartient à personne.

Reste juste une envie, essentielle, chaque matin : ceux qui me manquent, je vais me battre pour ne jamais les perdre.

Amours, amis... Chacun, à des degrés divers. Ils ne sont pas à moi. Ils me font le bonheur de ne pas me perdre.

Twitstory du 16 juillet 2010 entre 22 h 45 et 23 heures sur la TL de @christreporter

mercredi 14 juillet 2010

Place de la concorde

Comment empêcher les voyous sans scrupules de gâcher ce moment de fête et de concorde nationale ?

A chaque fois qu’un jeune est abattu par un rival, qu’une automobile est incendiée, qu’un chauffeur de bus est agressé...

Dès qu'un enseignant est insulté, qu’un collégien est racketté ou qu’une voiture de police est caillassée...

A chacun de ces actes, c’est la Liberté, l'Egalité et la Fraternité qui meurent.

Oui, c'est vrai : chaque jour, des limites sont franchies au-delà desquelles la société se défait.

Devons-nous attendre que les dernières limites soient franchies, que notre société soit défaite ?

Ces quartiers et les enfants qui y grandissent ne sont que des fruits trop murs...

Ceux d’un développement où la quête du profit l’a emporté sur celle de l’harmonie sociale.

Raser des immeubles, emprisonner des caïds, éloigner des quartiers les enfants qu’ils utilisent...

Priver leurs parents d’allocations, renforcer les dispositifs de sécurité...Tout cela n’arrêtera pas le deal dans les quartiers.

La poursuite des auteurs des violences urbaines ne doit pas faire oublier la recherche des causes premières.

Qui a laissé se constituer des faubourgs aussi inflammables ? Qui attise les foyers qui les consument ?

Qui a promu les valeurs que portent les économies parallèles ? Qui a joué avec le feu ?

Tout le monde doit avoir le courage de poser ces questions. Chacun a le droit de chercher, d’exiger des réponses.

"Chaque jour, des limites sont franchies au-delà desquelles la société se défait". Jacques Chirac. 31 décembre 1997.

"Il faut empêcher les voyous sans scrupules de gâcher ce moment de fête et de concorde nationale". Brice Hortefeux 14 juillet 2010.

Notre société, tel un pompier pyromane, s’évertue à éteindre l’incendie dont elle est responsable.

J'ai raconté cette histoire il y a plus de dix ans. Rien n'a changé. On ne chasse que les petits voyous sans scrupules.

Encore combien d'artifices à la place de la concorde ?

Twitstory du 14 juillet 2010 entre 21 h 45 et 22 heures sur la TL de @christreporter

samedi 10 juillet 2010

Ceux qui comptent

La règle numéro 1 : même s'ils vous demandent des choses surprenantes, ne pas poser de questions. Répondre présent.

Il faut être capable dans ces moments-là de s'affranchir, de transgresser, de commettre des actes irréparables.

Parce que c'est comme ça : on ne donne pas cette possibilité à n'importe qui. On a réfléchi, on a choisi. On sait qu'il faut être présent.

La règle numéro 2 : ne pas se lamenter sur son sort parce qu'en dépit de cette fidélité, on reste sans nouvelles depuis des lustres.

Cette relation se moque des semaines, des mois, des années. Elle s'est affranchie de la temporalité de la vie elle-même.

C'est pour cela que les actes que l'on a pu commettre en application de la règle numéro 1 ne sont pas irréparables.

Règle numéro 3, la dernière : vivre chaque instant avec la certitude que ça n'était pas un sacrifice. Juste une reconnaissance.

Cette intuition forte n'était que l'expression d'une réalité : donner sans attendre en retour et s'émerveiller, un jour, de la réciprocité.

A mes amis, les vivants comme les morts.

Twitstory du 10 juillet 2010 entre 0 heures et 0 h 30 sur la TL de @christreporter

jeudi 8 juillet 2010

Le ciel ne transige jamais

Spectacle féérique ici à Tours entre le Nord et le Sud de la Loire : les cieux se déchaînent dans des orages telluriques.

Comme si une feuille de papier carbone venait de se glisser entre la terre et le soleil.

Les éclairs sont roses, les derniers espaces sans nuages virent au violet.

Voilà, maintenant que cette Mésopotamie entre Loire et Cher a viré à l'obscurité.

Quelques arcs électriques jaillissent à l'Ouest. Les oiseaux se taisent. Les bêtes se couchent. Les premiers grondements.

L'ocre au Nord, le bleu au Sud : l'artificier invisible double le rythme des fusées.

Le vent se lève, les chient commencent à aboyer. Le noir s'installe entrecoupé d'éclairs.

Les nuages n'ont pas encore craché leurs goutes, mais notre peau les sent déjà.

Les éclairs délivrent maintenant une lumière mille fois plus intense que celle du soleil.

Voilà, ça y est, enfin. Le ciel est en train de répondre à nos prières de fraîcheur, de vent frais et de pluie. Au centuple.

Nous avions souhaité un peu de clémence : nous avons une tempête ! Le ciel, contrairement aux hommes, ne transige jamais.

Twitstory du 8 juillet 2010 entre 22 h 15 et 22 h 45 sur la TL de @christreporter

mercredi 7 juillet 2010

Cyberhumanité

Quand un arbre est en train de mourir, il secrète une substance qui permet aux autres de le savoir et de le phagocyter.

C'est cruel ? Je ne sais pas : ces arbres vont l’aider à mourir pour qu’un autre repousse à sa place.

Il y a aussi des singes qui manipulent des outils pour casser les fruits secs.

Ils utilisent des pierres bien choisies qu’ils rangent à des endroits spécifiques pour être certains de les retrouver.

Des insectes sont capables de changer de couleur spontanément, d'autres, de bâtir.

Des colibris, avec deux grammes d’énergie, sont capables de voler pendant des milliers de kilomètres.

Les papillons monarques migrent sur quatre générations.

On ne sait pas comment ça se transmet d’une génération à l’autre.

Notre intelligence est marquée par un mode de fonctionnement : on communique avec des mots.

C’est un système très élaboré, mais un moyen de communication limité en comparaison à d’autres, comme les phéromones.

Toutes ces autres formes d’intelligence nous font regarder plus humblement notre adaptabilité à la vie.

Mais il reste un espoir : pour retrouver sa dimension sociale, collective, l'homme a inventé Internet.

Et ceux qui n'ont pas encore compris que le Web pouvait sauver l'humanité vont disparaître.

Twitstory du 7 juillet 2010 entre 22 h 45 et 23 heures sur la TL de @christreporter

C'est à nous

Par curiosité, par envie de comprendre ce qui nous arrivait à tous dans cette bonne vieille France, j'ai utilisé un de mes numéros magiques.

Parce que cette histoire, cette affaire, m'interpelle comme vous tous, j'ai voulu prendre des nouvelles de cet homme. Alors j'ai composé.

C'est le numéro de téléphone d'un homme de bien. Et comme tous les hommes de bien, il est très contesté.

Parce que je me suis promis en devenant journaliste d'emporter mes sources dans la tombe, je ne vais pas vous dire de qui il s'agit.

Parce qu'il fallait être bref, je lui ai demandé : " C'est juste un coup de vent, ou la tempête dans la majorité ? "

Il m'a répondu ce matin : " Il est paumé groggy comme un boxeur ... Un chien qui a perdu son flair ... Il s'est trop éloigné de sa base ...

... Comme il est doué, il le sait et va retrouver le sens de l'orientation "

Cet numéro magique, cet homme que je respecte ne m'a jamais menti. Et vous savez quoi ? Je vais encore le croire, plus que jamais.

Parce que même si je n'ai aucune affinité avec quelque formation politique que ce soit.

Même si je n'ai plus de respect pour ceux qui nous gouvernent, je n'ai pas envie d'être le témoin de l'abandon de notre République.

En clair : Nicolas, il faut te ressaisir, nettoyer le moteur pour que la machine fonctionne encore.

Même si tu n'es pas certain de pouvoir continuer à la piloter encore longtemps : on s'en fout !

Cette République, c'est à nous et on ne va pas supporter longtemps qu'un chef d'Etat nous la foute dans le mur.

Twitstory du 7 juillet 2010 entre 23 h 55 et 00 h 15 sur la TL de @christreporter

lundi 5 juillet 2010

Houdini

Houdini, le grand magicien, expliquait que ce que l’œil voit et que l’oreille entend, l’esprit le croit.

Il avait tout prévu pour nous fasciner : les sons, les images. Des tours extraordinaires. Des choses époustouflantes.

Des histoires d’amour, des amitiés qui se brisent, des trahisons, des vengeances. Tout était faux, mais le public y croyait.

Des divorces, des remariages, des renoncements. Des alliances nouvelles avec les ennemis d’hier aussi.


Mais le public est curieux. Au fil de chaque spectacle, il cherche les failles dans les artifices.

Certains ferment les yeux pour mieux entendre. D’autres se bouchent les oreilles pour mieux voir.

Mais lui ne le remarquait pas. Il était sûr de son art, de sa capacité à faire illusion.

Car il avait appris la magie : ce que l’œil voit et que l’oreille entend, l’esprit le croit. Le public !

Mais à force de voir toujours les mêmes tours, le public a vu les ficelles. Certaines fines, d'autres plus grosses.

Le public se mit alors à déserter les salles, à ne plus lire que les critiques. Certains même à ne plus croire en lui.

Les dernières tournées furent des échecs. Les histoires d’amour, les amitiés, les trahisons, les vengeances... Tout semblait faux.

J'ai toujours été dans le public. J'ai regardé, les yeux écarquillés, les oreilles à l'affut, le spectacle de la politique.

Ce que mes yeux voient, ce que mes oreilles entendent, mon esprit ne le croit plus depuis des années. Et ça me manque.

Twitstory du 5 juillet 2010 entre 23 heures et 23 h 30 sur la TL de @christreporter

mardi 29 juin 2010

Un château en Espagne

Aujourd'hui, j'ai fait un truc extraordinaire : j'ai réussi à passer du monde virtuel au monde réel.

Comme j’avais un peu de temps libre, j’en ai profité pour passer des coups de téléphone à certains d’entre vous.

Des gens que j’aime bien. Nous nous sommes rencontrés ici et au fil des discussions, nous avons fini par échanger nos numéros de téléphone.

Pas deux secondes pour dire bonjour, non. Nous avons pris le temps de discuter, d'échanger, de nous livrer un peu.

De vieilles connaissances, mais aussi de récentes. Des fidèles au poste. Des gens arrivés il y peu.

Même aussi des gens qui ont fait un truc dingue : supprimer leur compte Twitter, comme ça. Je crois que ça valait la peine d'un coup de fil.

Vous savez quoi ? Je me suis rendu compte que ces gens que j'aime sur Twitter sont exactement pareils dans la vraie vie.

Ils sont sincères, tweetent avec conviction, disent ce qu’ils pensent. Même si ça doit déplaire, quitte à perdre du monde.

Nous sommes tous tombés d’accord là-dessus : c’est en s’affirmant, en s’assumant, que l’on existe vraiment, URL comme IRL.

Evidemment - je reviens à ceux qui ont supprimé leur compte - il y a des limites : les mêmes que dans la vraie vie.

La connerie, l’intolérance, le mépris peuvent conduire à des tweets inconsidérés ou des actes désespérés.

Alors oui, il y aura toujours des twittos qui cesseront de nous suivre, parce qu’ils ne nous aiment pas et c’est tant mieux.

Ils le feront d’autant plus facilement si nous tweetons honnêtement ce que nous pensons, croyons.

Mais pourrir une TL, si ça peut parfois être drôle, à la fin, ça peut s’avérer être une énorme connerie pour nous tous.

Car un compte qui disparait, c’est autant de mots qui ne viendront plus se mélanger avec les nôtres.

C’est un débat qui s’appauvrit, des discussions potentielles qui ne nous enrichiront pas.
Oui, c’est con, parce qu’on a tous a y perdre.

Mais bon. J’assume. je défendrai toujours la liberté d’expression : chacun a le droit de dire, de pourrir une TL.

D’autant que je me suis rendu compte en discutant avec ces gens que j’aime bien d’une évidence : on peut tweeter sans Twitter.

Il suffit de prendre le temps. Et ça fait du bien de passer du monde virtuel au monde réel.

Surtout pour se rendre compte qu’on ne s’est pas trompé en les suivant, parce qu’ils sont dans la vie comme dans leurs tweets : eux-mêmes.

Demain, je vais continuer : il y encore plein de numéros de téléphone à appeler. Il y a encore de la vie à vivre in real life.

http://www.youtube.com/watch?v=5NK0K3NKASM

Twitstory du 29 juin 2010 entre 23 heures et 23 h 45 sur la TL de @christreporter

lundi 28 juin 2010

Ce mec est un zamour

J'ai interviewé un people. Devinez qui m'a dit tout ça...

"Ce qui me plaît bien, c’est d’aller vers les gens, le partage, la main tendue, le respect de la différence."

"Pour moi, c’est superimportant, la joie du public. C’est comme ça depuis tout petit."

"Moi, vous le savez, je ne suis pas dans la presse people. Je suis une ligne de conduite : ne pas trop s’exposer."

"La télé, c’est une course de fond. Cela fait quinze ans que j’y suis."

"Je suis un peu issu du sérail sportif, j’ai fait les championnats du monde karaté quand j’avais 20 ans."

"Je suis Toulousain, j’aime le rugby. Au rugby, il y a toujours ce respect de l’adversaire."

"Il faut arrêter de penser que c’est chacun pour sa gueule. Tout seul, on n’est pas grand-chose."

"Vous me mettez sur une île déserte, au bout d’un quart d’heure, je commence à nager pour essayer d’aller trouver quelqu’un."

"Je crois qu’on revient de plus en plus à des valeurs humaines et familiales."

"Si j’en suis arrivé là, c’est parce qu’autour de moi il y a des équipes, des personnes responsables."

"Ensemble, c’est un des plus beaux mots de la langue française."

"Rien n’empêche les étincelles individuelles, mais à la base, il faut que le collectif soit fort."

Aussi surprenant que cela puisse paraître, c'est Jean-Luc Reichmann !

Twitstory du 27 juin 2010 entre 22 h 35 et 23 h 05 sur la TL de @christreporter

Travail

On a dit tellement de mal sur moi. Mais je ne souffre pas du tout. je suis très serein. Ces choses dites, c'est faux, archi faux.

L'administration contrôle sans mon autorité. Je ne suis au courant de rien. Cela ne me concerne en rien.

Les journalistes ne comprennent pas comment fonctionne cette administration.

Je ne regrette rien, j'ai fait tout ce qu'ont fait mes prédécesseurs ... Je n'ai rien fait de pire.

Ces sommes versées ? Du financement légal de la vie politique, rien d'autre, rien de mal.

Vous devez comprendre que nous ne vivons pas dans une République bananière.

Croire que je me suis empêtré dans une telle aventure, c'est penser que j'étais fou, ou que j'étais simplet.

Les journalistes font des articles absolument scandaleux. Tout cela est extraordinairement vicieux.

Monsieur voiture, je le connais depuis des années.

Si toutes les personnes qui dînent avec moi le font pour me demander de les aider, je vais manger à ma faim.

Je suis un homme des montagnes. Je ne suis pas invicible... Je suis peut-être une cible... Je suis fort...

Je ne suis qu'un ministre du travail mal fait.

Twitstory du 27 juin 2010 entre 23 h 45 et minuit sur la TL de @christreporter

vendredi 25 juin 2010

Une paille dans ma limonade

C'est l'histoire d'une rentrée scolaire dans une nouvelle école. On se sent tout petit. Minuscule. Terrorisé.

Il y a toujours des grands qui nous fascinent, mais qui nous font peur aussi. Leur mépris, leur distance, c’est impressionnant.

Alors on se fait encore plus petit. On écoute les grands causer et même si ce qu’ils disent n’est pas drôle, on fait semblant de rire.

On se dit que devenir copain avec les grands, c’est important : si les grands nous aiment bien, les petits nous respecteront.

Les semaines passent dans cette école. On grandit, on s’habitue. On a moins peur des grands. On s’est fait des copains.

On prend de l’assurance. Avec quelques bonnes blagues, on peut devenir un trublion. Avec de bons résultats, un exemple.

On peut se faire de vrais copains ou jouer à faire semblant. A l’école, il y a toujours des hypocrites, des fayots.

Le temps passe, les rentrées se suivent. On a pris de l’assurance. On entre dans la cour des grands.

C’est là que ça devient compliqué. On peut devenir tellement grand qu’on finit par regarder les petits de haut.

Le mépris et la distance on s’en souvient, c’est ce qui nous faisait respecter les grands quand nous étions petits.

Mais on le sait bien au fond de nous. Il y a une petite lumière qui éclaire notre conscience.

C’est parfois très furtif, mais clair : le méprisants, les fayots, les distants, on ne les aime pas. C’est pas honnête. C’est pas juste.

Parce qu’on a grandi, on sait que ça ne sert a rien de tricher, de faire semblant. On est comme on est, avec nos qualités, nos défauts.

On a compris que la meilleure chose à faire, c’est d’en tirer parti.

Genre : "Je peux pas t’aider à faire ta dissert’ : je suis nul en Français, mais je peux t’aider en maths".

Voilà, quoi. On a compris avec le temps qu’être sincère, c’est la meilleure façon de se faire de vrais copains.

Les vrais copains, ce sont d’ailleurs très souvent ceux avec qui on a appris ensemble.

Ils forment souvent une bande plutôt sympa pour accueillir les petits le jour de la rentrée.

Vous l’avez reconnue cette cour de récré ? C’est ici et maintenant, c’est Twitter.

Je suis resté le même gamin qu’au jour de mon premier tweet, quand je suis arrivé dans cette cour de récré.

Si j’ai grandi, c’est grâce à vous tous. Les engueulades, les remerciements, les conseils, tout ça m’a aidé à comprendre.

Comprendre le truc essentiel ici comme ailleurs : http://www.youtube.com/watch?v=MyEPQnG88B0

Twitstory du 25 juin 2010 entre 22 h 15 et 22 h 30 sur la TL de @christreporter

jeudi 24 juin 2010

Une valse

Les journalistes présentateurs utilisent une formule magique pour passer d’un sujet à un autre que rien de logique ne peut rattacher.

Les journalistes présentateurs utilisent cette formule magique quand ils sont embarrassés.

Par exemple, pour passer des manifestation pour l'emploi et les retraites aux états généraux du foot.

Oui, je suis en train de parler de l'actu. Nicolas Sarkozy sait très bien ce qu’il fait. Cette date, il ne l’a pas l’a choisie au hasard.

Il sait parfaitement qu’en période de contestation il faut occuper l’espace pour ne pas laisser le champ des médias libre à ses détracteurs.

Et si les retraites sont une réelle préoccupation des Français, la débâcle
de l’équipe de France en est une autre.

Les médias de masse se retrouvent donc à nouveau pris au piège. C'est le syndrome de Grenelle ou des état généraux.

On se souvient des Grenelles de l’environnement, de la fiscalité, de la
mer, de la recherche.

On a déjà vu des états généraux pour l’Outre-Mer, l’industrie, la presse et la restauration.

Cette mobilisation autour du football français fait partie d’une stratégie
de communication éprouvée.

Le pire pour Nicolas Sarkozy aurait été que les journaux ne parlent que des manifestants.

Il a donc tout bonnement essayé de regagner un peu de terrain médiatique. Et il a réussi. Les journaux font avec.

Bravo Nicolas : faire de la débâcle des Bleus une victoire politique, c'est fort.

Sans transition http://www.youtube.com/watch?v=lSSp6DyTFW4

Twitstory du 24 juin 2010 entre 22 h 45 et 23 heures sur la TL de @christreporter